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Etats-Unis : Le chef du Pentagone présente sa stratégie anti « wokes » et « gros »

Pete Hegseth a présenté sa vision pour l’armée américaine lors d’un discours à la base militaire de Quantico près de Washington, appelant à une « létalité maximale » et à mettre fin à des « décennies de déclin ». Il a critiqué les physiques des soldats en déclarant qu’il est « inacceptable de voir des généraux et des amiraux gros dans les couloirs du Pentagone ».


Trêve de subtilité, le secrétaire à la Défense Pete Hegseth a tranché dans le vif. Mardi, il a exposé sa vision pour l’armée américaine lors d’un discours martial, s’en prenant aux « gros », aux « wokes » et appelant à une « létalité maximale » pour les soldats. Le mot d’ordre est clair : mettre un terme à des « décennies de déclin ».

« Cette réunion vise à mettre fin à des décennies de décadence, parfois évidentes, et parfois cachées », a déclaré l’ancien présentateur de Fox News, un drapeau américain géant derrière lui.

Devant des centaines de généraux et d’amiraux, dont certains étaient déployés à l’étranger et réunis sur la base militaire de Quantico près de Washington, l’ancien officier de la Garde nationale a critiqué l’apparence physique des soldats. « C’est fatigant de regarder les formations de combat, ou n’importe quelle formation d’ailleurs, et d’y voir des soldats gros. De même, il est tout à fait inacceptable de voir des généraux et des amiraux gros dans les couloirs du Pentagone », a-t-il déclaré, appelant l’armée à se référer aux normes des années 1990.

Il a également exigé que les militaires soient rasés de près, portent les cheveux courts et a annoncé l’instauration de nouvelles normes physiques plus strictes, calées sur des standards masculins, y compris pour les femmes. « Les normes doivent être uniformes, neutres d’un point de vue de genre et élevées, sinon ce ne sont pas des normes » et elles entraînent « la mort de nos fils et de nos filles », a-t-il martelé.

Pete Hegseth s’est ensuite attaqué aux programmes de promotion de la diversité raciale et de genre. Il a encouragé les soldats à cesser de « marcher sur des œufs » de crainte de signalements potentiels et a annoncé mettre fin aux « plaintes frivoles, anonymes, répétées, qui salissent les réputations ».

« Des politiques imprudentes et irresponsables ont pris la mauvaise direction, et nous nous sommes perdus en route. Nous sommes devenus le « ministère du woke ». Mais cela s’arrête aujourd’hui », a-t-il ajouté.

Par ailleurs, ce chrétien fondamentaliste, accusé d’agression sexuelle en 2017, s’en est également pris à l’inspecteur général du Pentagone, en affirmant que ses services avaient été « instrumentalisés ». Ce dernier avait ouvert une enquête en avril concernant l’utilisation par Pete Hegseth de la messagerie Signal après qu’un journaliste ait été ajouté par erreur à une discussion où les plus hauts responsables de l’administration évoquaient des frappes à venir contre les rebelles houthis du Yémen.

Si le message n’avait pas été assez clair jusqu’à présent, le secrétaire à la Défense a balayé d’un revers de main les règles régissant l’usage de la force sur le terrain. « Nous donnons carte blanche à nos combattants pour intimider, démoraliser, traquer et tuer les ennemis de notre pays. Fini les règles d’engagement politiquement correctes et autoritaires, place au bon sens, à une létalité maximale et à l’autorité des combattants », a-t-il poursuivi sur un ton martial.

Cette approche a été récemment appliquée dans les Caraïbes, où l’armée américaine a tué plus d’une douzaine de personnes lors de frappes contre des trafiquants de drogue présumés. La nécessité de ces frappes reste à prouver par l’administration Trump, qui n’a fourni aucun élément sur la dangerosité de ces individus pour les États-Unis.

La place pour le dialogue semble mince pour les responsables de l’armée américaine, dont plusieurs ont déjà été écartés, comme le chef d’état-major Charles « CQ » Brown, limogé sans explication en février. « Si ce que je dis aujourd’hui vous pèse sur la conscience, alors vous devez agir avec honneur et démissionner », a finalement conclu Pete Hegseth.