Etats-Unis : La traque du tueur de Brian Thompson « en bonne voie »… Internet glorifie son assassinat
Mercredi matin, en plein centre de Manhattan à New York, Brian Thompson, 50 ans, dirigeant de UnitedHealthcare, a été abattu de plusieurs balles devant un hôtel Hilton. Ce crime a été qualifié de « prémédité, planifié et ciblé » par le NYPD, la police de la ville. Alors que l’enquête progresse, les réactions publiques témoignent d’un profond malaise autour du secteur de l’assurance santé aux Etats-Unis.
Le suspect, toujours recherché par la police, a été identifié grâce à des images de vidéosurveillance diffusées jeudi. Sur ces photos, l’homme apparaît à visage découvert, vêtu de noir, avec une capuche et un tour de cou. L’un des clichés, où il sourit, a particulièrement marqué les esprits. Selon des médias locaux, le suspect serait arrivé à New York en bus depuis Atlanta (Géorgie) fin novembre.
Une possible vengeance ciblée
Le maire de New York, Eric Adams, ancien capitaine de police élu en 2021, a affirmé vendredi que l’enquête était « sur la bonne voie ». Une récompense de 10.000 dollars est offerte pour toute information menant à une arrestation. Malgré la mobilisation des forces de l’ordre, le suspect s’est volatilisé après s’être enfui à pied, puis à vélo électrique, en direction de Central Park. Interrogée vendredi par CNN, la cheffe de la police, Jessica Tisch, a dit vouloir que « davantage de monde voie ces images hors de New York ». Elle a reconnu que ses enquêteurs « ont des raisons de penser » que le suspect a déjà « quitté la mégapole ».
Sur les lieux du crime, les enquêteurs ont retrouvé des douilles gravées des mots « delay » (retarder) et « deny » (refuser). Ces termes font écho aux pratiques controversées des assurances santé, souvent accusées de refuser ou retarder les remboursements de frais médicaux. Selon le New York Times, ces indices renforcent la thèse d’une vengeance ciblée. La veuve de Brian Thompson, Paulette Thompson, a confié à NBC News que son mari avait fait l’objet de menaces, qu’elle associe potentiellement à des décisions liées à la couverture santé. Ces révélations, associées aux indices retrouvés sur place, orientent les enquêteurs vers un mobile lié au secteur professionnel de la victime.
Les réseaux sociaux glorifient le meurtre
Cet assassinat intervient dans un climat de tensions croissantes autour des assurances santé aux Etats-Unis. UnitedHealthcare, filiale du géant UnitedHealth Group, assure 51 millions de personnes et collabore avec des programmes publics comme Medicare. L’entreprise est souvent critiquée pour des pratiques jugées abusives. Depuis l’annonce de la mort de Brian Thompson, le Network Contagion Research Institute a observé une explosion de publications en ligne glorifiant le meurtre, certaines appelant même à de nouvelles violences.
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Ces messages, partagés des millions de fois, reflètent une colère latente contre les inégalités du système de santé américain. Sur les réseaux sociaux, UnitedHealth Group a dû limiter les commentaires sous son message de condoléances après des milliers de réactions sarcastiques ou hostiles, notamment des émojis « rire ». Ces réactions traduisent un profond ressentiment envers un secteur accusé de négliger les patients pour maximiser les profits.