Etats-Unis : La maison mère de Google suit Donald Trump et met elle aussi fin à ses programmes pour la diversité
La maison mère de Google, Alphabet, vient de mettre fin à ses objectifs de diversité dans le recrutement, et rejoint ainsi Disney, McDonald’s, Ford ou encore Meta. Comme ces entreprises dont la liste ne cesse de grandir, elle s’aligne sur le décret du 47e président américain, qui a rendu illégal les programmes de diversité, d’équité et d’inclusion (DEI) dans les institutions fédérales.
Jusqu’à présent, Alphabet affichait sa volonté de constituer une main-d’œuvre représentative de ses utilisateurs. Cette ambition figurait d’ailleurs dans son rapport annuel aux investisseurs, dans lequel l’entreprise soulignait son engagement en faveur de la diversité. Mais dans l’édition 2024, publiée ce mercredi, cette mention a disparu.
L’entreprise reste attachée à « l’égalité des chances »
Interrogé sur cette modification, Google a confirmé l’abandon d’objectifs précis en matière de diversité. Un porte-parole a toutefois assuré que l’entreprise restait attachée à un environnement de travail garantissant l’égalité des chances. « Nous avons mis à jour la formulation dans notre rapport annuel pour refléter cette volonté, et en tant que sous-traitant fédéral, nos équipes évaluent les changements requis à la suite des récentes décisions de justice et des décrets sur ce sujet », a-t-il précisé.
Malgré ce revirement, les chiffres internes d’Alphabet montrent une progression de la diversité au sein de ses effectifs. Selon son rapport 2024, 34 % des employés sont des femmes et 5,7 % sont noirs, contre 32 % et 3,7 % en 2020.
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La diversité en entreprise : un sujet hautement politique
Les initiatives « DEI », largement adoptées ces dernières décennies par les entreprises américaines, trouvent leur origine dans le mouvement des droits civiques des années 1960. Elles visent à promouvoir l’égalité des chances en tenant compte, lors du recrutement et des promotions, de critères comme l’origine ethnique, le genre, le handicap, l’orientation sexuelle ou encore l’expérience militaire.
Ces politiques sont cependant de plus en plus contestées aux États-Unis, et ce, notamment dans les milieux conservateurs. Depuis plusieurs années, la droite américaine critique ces initiatives qu’elle perçoit comme une forme de discrimination inversée voire une ingérence dans la gestion des entreprises. Donald Trump lui-même a récemment attribué – sans preuve – le crash d’un avion à Washington D.C. en janvier dernier aux programmes de diversité.
Des choix divergents selon les entreprises
Mi-janvier, Mark Zuckerberg, patron de Meta, avait exprimé son scepticisme face à certaines évolutions sociétales. Lors d’une interview dans un podcast, il a déclaré que « la société est devenue, en quelque sorte, castrée ou émasculée ». Un discours qui illustre un changement de ton au sein même de la Silicon Valley, longtemps perçue comme un bastion du progressisme et de l’innovation.
Mais toutes les entreprises ne prennent pas la même direction. Apple, par exemple, a récemment rejeté une proposition d’actionnaires visant à mettre fin à ses initiatives DEI.