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Etats-Unis : « Je ne suis pas antivaccin », se défend Robert F. Kennedy, futur ministre de la Santé

Lors d’une audition tendue devant la commission des finances du Sénat américain, Robert F. Kennedy Jr., désigné par Donald Trump pour diriger le ministère de la Santé des Etats-Unis, a tenté de dissiper les accusations d’antivaccinisme qui le poursuivent depuis des années. Contesté par de nombreux élus et scientifiques, il a assuré ne pas être contre les vaccins, affirmant : « Des articles de journaux ont prétendu que j’étais antivaccin ou contre toute autre industrie, alors que je ne le suis pas et que je suis pour la sécurité. »

Ses propos ont toutefois été immédiatement remis en cause par le sénateur démocrate Ron Wyden, qui l’a confronté à des déclarations passées : « Vous dites une chose et puis vous en dites une autre. Aujourd’hui, vous niez sous serment être contre les vaccins, mais lors d’une interview à un podcast en juillet 2023, vous avez dit, je cite : « Aucun vaccin n’est sûr et efficace ». »

Des positions controversées sur la santé publique

Robert F. Kennedy Jr., qui s’est illustré ces dernières années en relayant des théories du complot sur les vaccins, notamment sur un prétendu lien entre vaccination et autisme, suscite une vive inquiétude parmi les professionnels de santé. Certains de ses détracteurs l’accusent même d’avoir encouragé la méfiance à l’égard de la vaccination aux îles Samoa en 2019, juste avant une épidémie de rougeole ayant causé la mort de 83 personnes.

« Mr. Kennedy a adhéré à des théories complotistes, aux charlatans […] Il s’est donné pour mission de semer le doute et de décourager les parents de faire vacciner leurs enfants pour leur sauver la vie », a fustigé le sénateur Ron Wyden.

Défiance envers les agences sanitaires

Son scepticisme envers les agences sanitaires américaines, qu’il accuse de corruption, alimente également les craintes d’un profond remaniement du ministère de la Santé s’il venait à être confirmé. Pour l’épidémiologiste Syra Madad, membre du Harvard Belfer Center, « son positionnement sur de nombreuses questions de santé va à l’encontre des connaissances scientifiques établies, et ce sont là des signaux d’alarme importants ».

En plus de ses positions sur la vaccination, Kennedy Jr. défend la consommation de lait non pasteurisé, critiquée par les autorités sanitaires, et réclame l’arrêt de l’ajout de fluor dans l’eau courante, une pratique largement considérée comme un succès en matière de santé publique pour la prévention des caries.

Un soutien incertain au Sénat

La nomination de RFK Jr., ancien démocrate rallié récemment à Donald Trump, divise les élus des deux camps. Malgré ses prises de position en faveur d’une alimentation saine et de la lutte contre les pesticides, qui pourraient séduire certains sénateurs démocrates, il se heurte à une opposition farouche du côté républicain. L’association fondée par l’ancien vice-président Mike Pence a appelé à rejeter sa candidature en raison de ses opinions jugées « pro-avortement ».

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Sur ce sujet, Kennedy Jr. a tenté de clarifier sa position en alignant son discours sur celui de Donald Trump. « Je suis d’accord avec le président Trump pour dire que chaque avortement est une tragédie », a-t-il déclaré, tout en affirmant que l’ancien président lui avait demandé de réévaluer la sûreté de la mifépristone, une pilule utilisée dans les IVG médicamenteuses aux Etats-Unis.