Etats-Unis : Des républicains et démocrates unis pour défendre les nouveaux parents au Congrès
Une coalition pour le moins inattendue. Mardi, neuf élus républicains ont défié leur propre « camp » en s’alliant aux démocrates afin de soutenir une proposition de loi portée par la républicaine de Floride, Anna Paulina Luna. Son objectif : autoriser les nouveaux parents – mères comme pères – à voter par procuration pendant les douze semaines suivant la naissance d’un enfant. Une initiative rare dans une institution où aucun congé parental payé n’est garanti au niveau fédéral.
Ce revirement surprise a plongé le Congrès dans l’impasse, contraignant les chefs républicains à suspendre tous les votes prévus pour le reste de la semaine. « C’est très regrettable », a réagi le président de la Chambre, Mike Johnson, qui juge ce dispositif « anticonstitutionnel ». Pour lui, le vote à distance risque d’ouvrir « la boîte de Pandore », menant à un Congrès où les élus pourraient voter à distance de manière systématique, voire automatisée. « Vous ne pouvez pas débattre avec vos collègues si vous êtes ailleurs. »
Un « jour historique » pour les parents au Congrès
Anna Paulina Luna, qui a accouché en 2023 tout en siégeant à la Chambre, a salué ce vote comme un moment « historique ». Elle a souligné que cette avancée permettrait à de jeunes parents élus d’être mieux représentés et soutenus. Grâce à une campagne transpartisane, elle a rassemblé les 218 signatures nécessaires pour forcer la tenue d’un vote, malgré l’opposition de la direction républicaine.
Scène marquante : la démocrate du Colorado Brittany Pettersen a défendu la proposition en tenant dans ses bras son fils de 9 semaines. « Aucune mère ne devrait être dans la position que j’ai connue », a-t-elle lancé, dénonçant une institution encore peu adaptée aux réalités des familles. Pettersen est seulement la 13e élue de l’histoire à avoir donné naissance pendant son mandat.
La direction républicaine divisée
Face à cette fronde, Mike Johnson a dénoncé une tentative de briser les règles en vigueur et mis en garde contre « un dangereux précédent ». Le verdict devrait tomber dans quelques jours.
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Le clivage est profond : dans la foulée, Anna Paulina Luna a annoncé sa démission de la House Freedom Caucus, l’aile ultraconservatrice du Parti républicain, qu’elle accuse de manœuvres de couloir et d’attaques personnelles. « Je ne peux plus faire partie d’un groupe qui trahit ses propres principes », a-t-elle écrit dans une lettre à ses collègues.
