Etats-Unis : Dans l’affaire « SignalGate », un juge interdit à des hauts responsables de supprimer leurs messages

«SignalGate » : une affaire qui continue de faire des vagues à Washington. Après la révélation d’échanges privés sur l’application chiffrée Signal entre plusieurs hauts responsables de la sécurité nationale américaine, un juge fédéral a ordonné jeudi que ces messages – échangés entre le 11 et le 15 mars – ne soient en aucun cas supprimés.
Cette décision du juge James E. Boasberg fait suite à une plainte déposée par l’ONG American Oversight, qui accuse les responsables concernés de violer la loi fédérale sur les archives (la Federal Records Act), en utilisant une messagerie chiffrée non officielle afin de discuter d’affaires sensibles. Cette loi impose la conservation des communications officielles par les agents publics – ce qui exclut, en principe, les discussions sur des applications non sécurisées et non archivées.
Préserver les preuves, sans tirer de conclusion (pour l’instant)
Parmi les responsables visés figurent des membres clés du cabinet Trump : Michael Waltz (conseiller à la sécurité nationale), Pete Hegseth (secrétaire à la Défense), Tulsi Gabbard (directrice du renseignement), Marco Rubio (secrétaire d’État) ou encore Scott Bessent (secrétaire au Trésor). Ce dernier aurait par ailleurs déjà transmis une copie des messages présents sur son téléphone, selon une note transmise jeudi par le ministère de la Justice.
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Lors de l’audience, le juge Boasberg a insisté : « Il s’agit simplement d’éviter toute perte de messages, et non d’une reconnaissance de culpabilité » Cette injonction ne constitue donc pas une accusation ou une conclusion sur une faute commise, mais vise uniquement à préserver les échanges pour l’enquête en cours. Cette affaire met en lumière les zones grises de la communication gouvernementale à l’ère des messageries chiffrées et la difficulté de concilier sécurité, transparence et respect des obligations légales.