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Etats-Unis : « Ce serait un honneur d’y mettre fin », Donald Trump veut couper les fonds des médias publics américains

Mardi, le président des États-Unis a déclaré qu’il « aimerait beaucoup » couper les financements fédéraux de la radio NPR (l’équivalent américain de Radio France) et de la chaîne de télévision PBS (l’équivalent américain de France Télévisions). Il accuse ces médias d’avoir une vision « très biaisée ». « Ce serait un honneur pour moi d’y mettre fin », a-t-il ajouté, estimant que « c’est incroyable tout l’argent gaspillé ! »

Lors de cet échange, cité par Fox News, Donald Trump répondait à une question sur la commission menée par la républicaine Marjorie Taylor Greene. Cette commission organise cette semaine une audition sobrement intitulée : « Ondes anti-américaines : tenir responsables les patrons de NPR et PBS ».

« Les Américains ne devraient pas payer pour une couverture à sens unique »

Dans un communiqué, la représentante Marjorie Taylor Greene estime que les responsables de NPR et PBS doivent s’expliquer publiquement à propos de « leur couverture biaisée » et justifier pourquoi ces médias « devraient continuer à être financés par le contribuable ».

« Ces soi-disant médias partisans ont échoué à couvrir le scandale de l’ordinateur de Hunter Biden, ont minimisé les origines du Covid et mal traité l’affaire de collusion russe », a-t-elle affirmé. « Les Américains ne devraient pas payer pour une couverture à sens unique. »

Marjorie Taylor Greene, figure de l’aile trumpiste au Congrès, pilote la commission chargée d’examiner l’« efficacité budgétaire » des médias publics, et accuse NPR et PBS de diffuser une propagande de gauche financée par les contribuables.
Marjorie Taylor Greene, figure de l’aile trumpiste au Congrès, pilote la commission chargée d’examiner l’« efficacité budgétaire » des médias publics, et accuse NPR et PBS de diffuser une propagande de gauche financée par les contribuables. - Alex Brandon/AP/SIPA

Un financement déjà limité

Contrairement à une idée répandue, NPR affirme que moins de 1 % de son budget provient directement de l’État fédéral. La radio publique est financée principalement par la publicité et les achats de programmes par les stations locales. PBS, de son côté, reçoit environ 16 % de ses ressources du gouvernement, selon son site officiel.

Ces fonds transitent en majorité via la Corporation for Public Broadcasting (CPB), une entité indépendante dotée d’un budget annuel d’environ 500 millions de dollars, voté par le Congrès. PBS indique que plus de 70 % de ces fonds sont redistribués à des chaînes locales à travers le pays, qui achètent ensuite des programmes nationaux.

Une guerre pas vraiment nouvelle

NPR revendique 41 millions d’auditeurs hebdomadaires, et PBS 36 millions de téléspectateurs mensuels via ses chaînes locales. Des chiffres modestes pour un pays de 340 millions d’habitants, mais qui assurent à ces médias une place centrale dans le service public de l’information, souvent perçu comme plus pédagogique et indépendant que les chaînes privées.

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Les critiques conservatrices contre NPR et PBS ne datent pas d’hier. Mais avec la nomination d’Elon Musk à la tête de la commission DOGE en charge de l’efficacité gouvernementale, l’administration Trump semble vouloir franchir une nouvelle étape dans le désengagement de l’État vis-à-vis de ces institutions médiatiques. Elle a d’ailleurs également mis fin à la structure qui supervisait les médias internationaux d’État comme Voice of America, Radio Free Europe ou Radio Free Asia.