International

Etats-Unis : Canada, Mexique, Chine… Trump lance l’offensive des tarifs douaniers le 1er février

Donald Trump a officiellement annoncé l’imposition de nouveaux droits de douane sur les importations en provenance du Canada, du Mexique et de la Chine, invoquant la lutte contre le trafic de fentanyl. La Maison-Blanche a confirmé cette mesure vendredi, suscitant des inquiétudes quant à ses conséquences sur le commerce international. Donald Trump a également assuré vendredi qu’il imposera des droits de douane sur les produits européens à l’avenir. « Est-ce que je vais imposer des droits de douane à l’Union européenne ? Vous voulez la vraie réponse ou la réponse diplomatique? Absolument. L’UE nous a très mal traités », a-t-il déclaré.

La porte-parole de la présidence, Karoline Leavitt, a précisé que ces tarifs entreront en vigueur dès samedi, malgré les tentatives de négociation de la part des pays concernés. « Le président va imposer demain 25 % de droits de douane sur le Mexique, 25 % sur le Canada et 10 % sur la Chine pour le fentanyl illégal qu’ils produisent et dont ils permettent la distribution dans notre pays », a-t-elle déclaré.

Un choc sur les marchés financiers

Pourtant, jusqu’au dernier moment, Ottawa et Mexico avaient espéré éviter ces sanctions, arguant que l’Accord Canada – Etats-Unis – Mexique (ACEUM) devait les protéger. Le ministre canadien de la Sécurité publique, David McGuinty, avait présenté un plan visant à renforcer la sécurité à la frontière, tandis que la présidente mexicaine Claudia Sheinbaum évoquait des négociations en cours. « Des accords sont trouvés tous les jours », a-t-elle assuré, en vain.

Sur les marchés financiers, l’annonce du président des Etats-Unis a eu un impact immédiat sur la Bourse de New York, qui a basculé dans le rouge vendredi après une ouverture en hausse. En milieu de journée, le Dow Jones reculait de 0,62 %, le Nasdaq de 0,08 %, tandis que le S & P 500 perdait 0,22 %.

Un « acte de politique intérieure »

Pour Donald Trump, les trois pays n’en font pas assez pour empêcher l’entrée du fentanyl aux Etats-Unis. Il accuse Pékin d’exporter les précurseurs chimiques vers le Mexique, où les cartels les transformeraient en opioïdes avant de les écouler sur le marché américain.

Le futur secrétaire au Commerce, Howard Lutnick, a justifié ces mesures comme un « acte de politique intérieure » destiné à forcer les pays concernés à « fermer leurs frontières ». Cependant, les contours exacts de ces sanctions restent flous, notamment sur la sélection des produits affectés et les bases légales qui seront utilisées.

Un impact économique majeur

D’après Oxford Economics, les répercussions économiques pourraient être considérables. L’économie américaine pourrait perdre 1,2 point de croissance, tandis que le Mexique risquerait de tomber en récession. « Les principales exportations du Mexique sont l’alimentation, les équipements de transport et l’électronique. Ils représentent plus de 50 % des exportations et une part importante de l’activité industrielle », rappelle l’analyste Joan Domene.

Retrouvez tous nos articles sur Donald Trump

Selon Wendong Zhang, professeur à l’Université Cornell, l’impact serait encore plus sévère pour le Canada et le Mexique que pour les Etats-Unis. « Le Canada et le Mexique peuvent s’attendre à voir leur PIB reculer respectivement de 3,6 % et 2 %, tandis que les États-Unis ne subiraient qu’une baisse de 0,3 % », estime-t-il. Pékin, bien que touché par ces sanctions, pourrait paradoxalement tirer profit des tensions commerciales entre les Etats-Unis, le Mexique et le Canada.