Etats-Unis : Avant son clash, Zelensky avait apporté à Trump la ceinture du boxeur champion du monde Oleksandr Usyk
Le 28 février dernier, Volodymyr Zelensky entrait dans le Bureau ovale pour sa première rencontre en tête-à-tête avec Donald Trump depuis le retour de ce dernier à la Maison-Blanche. Dans ses mains : deux cadeaux aux messages très différents. L’un, spectaculaire, destiné à flatter : la ceinture de champion du monde de boxe d’Oleksandr Usyk, son ami. L’autre, plus dur : un dossier contenant des photos de prisonniers ukrainiens émaciés et torturés par les forces russes.
Zelensky avait prévu de commencer par le geste symbolique : offrir la ceinture devant les caméras. Mais au dernier moment, il choisit l’émotion. Il tend d’abord les photos à Trump. « C’est du lourd », réagit alors le président américain en feuilletant les clichés, selon le Time, qui a révélé les coulisses de la scène. Ce moment serait précisément celui qui aurait marqué le tournant de la rencontre – et le début du clash, selon plusieurs officiels américains.
Une visite transformée en « tournée de propagande »
L’échange dégénère rapidement. Trump accuse Zelensky d’ingratitude, de faiblesse, et de « jouer avec la Troisième Guerre mondiale ». À ses côtés, le vice-président J.D. Vance va plus loin, reprochant au dirigeant ukrainien de transformer sa visite en « tournée de propagande ». Zelensky, piqué au vif, répond : « Quel genre de diplomatie est-ce que vous évoquez, J.D. ? Vous parlez d’années d’accords que la Russie n’a jamais respectés ? » Puis, il demande à Vance s’il a déjà mis les pieds en Ukraine. Le vice-président esquive et réplique qu’il n’a « pas besoin d’une visite guidée ».
Dans la confusion, la ceinture de boxe n’a jamais été remise. Zelensky l’avait posée près de lui, à portée de main, mais elle est restée sur la table. Après le départ de la délégation ukrainienne, un membre du personnel l’a retrouvée et l’a placée dans la salle à manger privée de Trump, aux côtés d’autres cadeaux souvenirs : un bipeur doré offert par Netanyahou, et un portrait de Trump commandé par Vladimir Poutine.

« Je voulais lui parler en tant qu’humain »
Interrogé depuis sur ce choix, Zelensky ne regrette rien. « Je voulais atteindre Trump au-delà de ses instincts transactionnels, je voulais lui parler en tant qu’humain. Il a une famille, des enfants. Il doit pouvoir ressentir ce que ressentent tous les êtres humains. » Mais il reconnaît : « La conversation est partie dans une autre direction. »
Consulter notre dossier sur la guerre en Ukraine
Malgré ce revers, Zelensky a depuis tendu la main, affirmant vouloir « rétablir une coopération constructive » avec Washington. Il se dit même prêt à travailler sous le « leadership fort » de Trump pour obtenir un accord de paix. À en croire les sondages, la popularité de Zelensky a grimpé en Ukraine après cet affrontement avec Trump. Selon une enquête menée par Gradus Research auprès du peuple ukrainien juste après la rencontre « clash » à la Maison-Blanche, son intention de vote est passée de 17 % à 23 %, et son taux d’approbation global a bondi à 49 %. En parallèle, le nombre de personnes estimant que l’Ukraine va dans la bonne direction est passé de 36 % à 44 %.