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Equateur : Le ministre de la Défense promet la « transparence » dans l’affaire des adolescents disparus

En Equateur, le ministre de la Défense, Gian Carlo Loffredo, a promis lundi « toute la transparence » pour faire la lumière sur la disparition et la mort de quatre adolescents arrêtés par l’armée, une affaire qui secoue profondément le pays. Convoqué devant une commission parlementaire sur l’enfance, il a adressé un message aux familles des victimes, affirmant qu’il ne dissimulera « rien ni personne » et s’engageant à « agir en toute transparence » pour élucider les faits.

Cette promesse intervient après la découverte, le 24 décembre, de quatre corps calcinés près d’une base militaire à Taura, à la périphérie de Guayaquil. Les adolescents, identifiés comme Saul Arboleda, Steven Medina et les frères Josué et Ismael Arroyo, âgés de 11 à 15 ans, avaient disparu le 8 décembre après avoir été arrêtés par des militaires. Cette ville, touchée par une montée en flèche de la violence liée au narcotrafic, connaît une forte présence militaire en raison de la lutte contre les gangs criminels.

« Disparition forcée » selon la justice

La justice équatorienne a conclu à une « disparition forcée » des adolescents avant la découverte des corps. Seize militaires soupçonnés d’être impliqués dans cette arrestation et disparition ont été placés en détention, et une audience se tiendra mardi devant un tribunal de Guayaquil pour préciser les charges retenues contre eux. Le commandant des forces armées, Celiano Cevallos, a affirmé devant les parlementaires que « le personnel militaire a agi en réponse » à un vol présumé commis par les adolescents.

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L’affaire a suscité l’indignation des agences de l’ONU et de l’OEA (Organisation des Etats américains), ainsi que d’organisations internationales de défense des droits de l’Homme. En Equateur, une quarantaine d’organisations locales ont accusé le président Daniel Noboa de porter la responsabilité des « graves violations des droits de l’Homme » commises en 2024 dans le cadre de sa lutte contre le crime organisé.