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Élus menacés, bureaux caillassés, effigies brûlées : en France, les violences liées aux manifestations inquiètent

Menaces de mort

”Tentatives d’incendie de sous-préfectures et préfectures, atteintes à des hôtels de ville ou des permanences parlementaires, blocages d’axes de communication” : la liste dressée par le ministre est longue. Ainsi dans le Val-de-Marne, la permanence d’un député Renaissance a été dégradée. Un tag représentant un pendu a notamment été inscrit sur la porte. Dans les Alpes-Maritimes, les permanences de trois élus LR, dont Éric Ciotti, ont été caillassées. “Jamais je ne céderai aux nouveaux disciples de la Terreur”, s’est-il indigné.

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Plusieurs élus ont porté plainte après avoir été insultés voire menacés de mort, comme la vice-présidente du parti LR. Certains ont été placés sous protection policière, comme le député des Yvelines Karl Olive dans sa ville de Poissy, après avoir reçu une lettre de menaces. “Il y avait l’adresse d’où j’allais ce matin, et où j’allais ‘être cueilli’”, a-t-il expliqué à BFMTV. Dans un autre registre, certains élus ont subi des coupures d’électricité dans leurs bureaux ainsi qu’à leur domicile, comme l’affirme le sénateur vendéen LR Bruno Retailleau.

« Peur de voter librement »

Face à ces actions, le ministère de la Justice a appelé les procureurs à une réponse judiciaire “rapide” et souhaité des “sanctions significatives” à l’encontre des responsables. La présidente du groupe de la majorité présidentielle à l’Assemblée nationale, Aurore Bergé, a quant à elle réclamé au ministre de l’Intérieur “de mobiliser les services de l’État pour que chaque député n’ait pas à craindre pour lui ou sa famille ou ses collaborateurs”. “Je refuse de voir des députés de mon groupe, ou tout député de la Nation, avoir peur de leur expression individuelle, peur de voter librement, car il craindrait des représailles”, lui a-t-elle écrit.

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”Cette violence n’est pas inédite dans l’histoire de la vie politique française, laquelle est davantage faite d’insurrections que de consensus, rappelle le politologue Alexis Massart, qui les condamne fermement. Elle a été moindre pendant longtemps mais est réapparue au moment de la crise des gilets jaunes. Et désormais, la frange la plus extrême de la population y recourt de manière récurrente”.