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Elections législatives en Grèce: La droite de Kyriakos Mitsotakis arrive en tête des élections

Derrière eux, le parti socialiste Pasok-Kinal obtiendrait entre 9,5 et 12,5% des suffrages.

De premiers résultats partiels doivent être publiés dans les deux prochaines heures mais si le score de ND se confirme, il ne lui permettrait pas de gouverner seul.

Or, Kyriakos Mitsotakis, qui veut être reconduit dans ses fonctions pour quatre ans, a exclu de former une coalition, dans un pays dont la culture politique ne repose pas sur le compromis.

De son côté, Alexis Tsipras a fait des appels du pied au dirigeant du parti socialiste Pasok-Kinal, Nikos Androulakis, en vue d’une alliance mais celui-ci a formulé des exigences.

Nouveau scrutin

En cas d’impossibilité de former un gouvernement dans les deux prochaines semaines, ce que nombre d’analystes prédisent, un nouveau scrutin devra être convoqué et devrait se tenir fin juin ou début juillet.

Le vainqueur de ce deuxième scrutin bénéficierait alors d’un bonus de jusqu’à 50 sièges susceptible de lui donner une majorité stable.

Durant sa campagne électorale, le dirigeant conservateur diplômé de Harvard et fils d’un ancien Premier ministre, n’a cessé de brandir son bilan économique.

Dimanche après avoir voté à Athènes, il a assuré vouloir faire de la Grèce « un pays plus fort avec un rôle important en Europe ».

« Nous votons pour notre avenir, pour plus d’emplois et de meilleurs emplois, pour un système de santé plus efficace », a-t-il aussi souligné, accompagné de deux de ses trois enfants adultes.

Chômage en baisse, croissance de près de 6% l’an dernier, retour des investissements et envolée du tourisme, l’économie a repris des couleurs après les années de crise aiguë et de plans de sauvetage européens.

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Son adversaire, qui incarna en 2015 les espoirs de la gauche radicale en Europe, avait voulu voir dans ces élections « un jour d’espoir » pour « tourner la page de quatre années difficiles » avec un gouvernement « arrogant et qui ne s’intéresse pas aux plus nombreux ».

La baisse du pouvoir d’achat et les difficultés à boucler les fins de mois restent les principales préoccupations d’une population qui a consenti de douloureux sacrifices ces dix dernières années.

De nombreux Grecs doivent se contenter de bas salaires et ont perdu confiance dans des services publics réduits à peau de chagrin après des cures d’amaigrissement drastiques.

Le pays ploie toujours sous une dette publique de plus de 170% de son PIB.

Et l’inflation a frôlé l’an dernier les 10% aggravant encore les difficultés de la population.

« De mal en pis »

« On va de mal en pis. Nous travaillons juste pour survivre », déplore Giorgos Antonopoulos, 39 ans, employé dans un magasin de Thessalonique, la deuxième ville du pays.

Fin février, la catastrophe ferroviaire qui a fait 57 morts a réveillé la colère qui ronge la Grèce depuis la crise et déclenché des manifestations contre le gouvernement accusé d’incurie.

Les contempteurs de M. Mitsotakis lui reprochent une dérive autoritaire depuis son arrivée au pouvoir. Son mandat a été émaillé de scandales, des écoutes illégales aux refoulements de migrants en passant par les violences policières.

En mars, le Parlement européen a dénoncé des « menaces sérieuses à l’Etat de droit et aux droits fondamentaux » en Grèce, selon l’eurodéputée néerlandaise Sophie in’t Veld.

La Grèce, lanterne rouge de l’UE en matière de liberté de la presse dans le classement annuel de Reporters sans frontières, est aussi régulièrement accusée de refouler des migrants vers la Turquie.

Vendredi, le quotidien américain New York Times a publié une vidéo attestant de telles pratiques illégales qu’Athènes nie avec véhémence.