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Elections aux Pays-Bas : Parti centriste en tête, extrême droite juste derrière.

Lors des élections législatives anticipées de mercredi, le parti centriste D66, dirigé par Rob Jetten, arriverait en tête avec 27 sièges, devançant le Parti pour la liberté (PVV) de Geert Wilders qui obtiendrait 25 sièges. L’ancien vice-président de la Commission européenne, Frans Timmermans, a annoncé mercredi sa démission de la tête de l’alliance GroenLinks/PvdA, qui recule de cinq sièges, passant de 25 à 20 élus.


Les électeurs néerlandais ont envoyé un message clair à l’Europe : la vague populiste semble en déclin. Lors des élections législatives anticipées de mercredi, le parti centriste D66, dirigé par Rob Jetten, serait en tête selon les sondages à la sortie des urnes, devançant le Parti pour la liberté (PVV) de Geert Wilders. C’est un revers pour cet orateur d’extrême droite, qui perdrait une part significative de son électorat.

Selon l’institut Ipsos, le D66 obtiendrait 27 sièges sur les 150 de la Chambre des représentants, contre 25 pour le PVV. Le parti libéral de centre-droit VVD obtiendrait 23 sièges, tandis que l’alliance écologiste de gauche GroenLinks/PvdA (Verts-Travaillistes) atteindrait 20 sièges, bien en deçà des 25 sièges de la précédente législature. « Des millions de Néerlandais ont tourné la page aujourd’hui. Ils ont dit adieu à la politique de la négativité et de la haine », a déclaré Rob Jetten dans un discours devant ses partisans en fête.

Ce scrutin anticipé a été déclenché par Geert Wilders lui-même, après avoir fait tomber la coalition quadripartite au pouvoir suite à un désaccord sur la politique migratoire. Observées avec attention dans toute l’Europe, ces élections étaient considérées comme un test pour évaluer la montée de l’extrême droite sur le continent.

Pour Geert Wilders, la soirée est amère. « Les électeurs se sont exprimés. Nous espérions un autre résultat mais nous sommes restés fidèles à nous-mêmes », a-t-il réagi sur X. Isolé politiquement, le leader populiste ne devrait pas être nommé Premier ministre, la plupart des partis considèrent ses positions comme trop radicales ou sa personnalité comme trop clivante pour gouverner à nouveau.

Rob Jetten a réussi à incarner une alternative apaisée. Sa campagne, axée sur l’optimisme, la jeunesse et la stabilité, a su séduire les électeurs les plus modérés. « Je veux ramener les Pays-Bas au cœur de l’Europe, car sans coopération européenne, nous ne sommes nulle part », a-t-il déclaré à l’AFP après avoir voté à La Haye. Sa montée dans les sondages s’est fondée sur une forte présence médiatique et un ton plus conciliant que celui de ses adversaires.

Le revers est également sévère pour la gauche écologiste. L’ancien vice-président de la Commission européenne, Frans Timmermans, a annoncé mercredi sa démission à la tête de l’alliance GroenLinks/PvdA après ces résultats décevants. « Ce soir, je quitte mes fonctions de chef de parti. Le cœur lourd », a-t-il confié dans un discours, alors que son alliance recule de cinq sièges, passant de 25 à 20 élus selon les sondages de sortie des urnes. Cependant, malgré la victoire relative du centre, la formation d’un nouveau gouvernement s’annonce de nouveau longue et difficile.