Election du pape Léon XIV : « USA ! USA ! »… Les fidèles enjoués à l’arrivée du premier pape américain
De notre envoyée spéciale à Rome,
Comme d’une seule voix, la place Saint-Pierre a vibré de joie et de soulagement à 18h07. A peine 24 heures après le début du conclave, les 133 cardinaux ont trouvé le prochain chef de l’Église catholique. Leon XIV, un Américain évêque de Chicago succède au pape François et prend la lourde responsabilité de guider l’Eglise et la communauté catholique du monde entier. « Leone », « viva el papa », scandent les fervents fidèles du monde entier réunis devant le balcon papal en attendant de découvrir son visage, sa tenue, son discours. Beaucoup appellent leurs proches. Certains pleurent de joie. Ils n’y croient pas leurs yeux. Dans une heure, ils verront apparaître le souverain pontife en personne devant eux.

Robert Francis Prevost, 69 ans, est le premier pape américain de l’histoire, souligne George, originaire de Washington qui n’aurait « jamais cru un jour voir un pape » parmi ses compatriotes « de son vivant ». « Je suis en état de choc, je suis très excité, très heureux, je pleure depuis une heure », se réjouit-il enveloppé dans son drapeau national.
Alors même s’il n’a pas prié pour une nationalité en particulier, « que Dieu [lui] donne un pape de [son] propre pays, même s’il n’y était pas obligé, cela signifie beaucoup, c’est un cadeau ».
Des prières et de l’espoir
Plutôt discret, personne n’a encore trop d’idée sur la ligne qu’adoptera le nouvel évêque de Rome. Certains tentent de choper quelques informations sur Google pour se faire une idée. « On prie pour que le pape poursuive l’héritage de François et son ouverture pour tous, pour chaque personne, Dieu aime tout le monde », espère de son côté Lucia dont la vie est « complètement chamboulée depuis deux semaines ». Les larmes aux yeux, cette mexicano-américaine qui vit à Rome a du mal à croire ce qu’elle est en train de vivre. Le premier discours du pape Leon XIV autour de « la paix, l’amour et l’unité » est plutôt un bon début estime Gérald, un Ougandais qui affiche un sourire ravi d’avoir pu « voir le pape de [ses] propres yeux ».
Leon XIV, qui a souhaité la paix sur les frères et les sœurs de Rome, d’Italie et du monde depuis la Loggia della Benedizione, pourra-t-il calmer les conflits en cours comme l’espère le jeune Angelo ? Sa nationalité lui permettra-t-elle de s’adresser plus facilement avec un chef d’État comme Donald Trump ? Anne, une Irlandaise venue spécialement pour le conclave, en doute. Elle avoue être « un peu déçue » et aurait préféré un « pape européen », craignant que celui-ci ne parvienne pas à « être à la hauteur des enjeux ». « Vu comment l’Amérique évolue en ce moment, ils abîment le monde, peut-il régler le problème ? Ou essayer ? Je ne sais pas, s’inquiète-t-elle. J’attends de voir. »
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Pour la plupart des croyants rencontrés à l’issue de son discours, « peu importe la nationalité puisque c’est le Saint-Esprit qui a décidé », rappelle Gabriel, un prêtre nigérian qui étudie la théologie à Rome. Alors l’autre star ce soir place saint Pierre, c’est forcément le drapeau américain. « USA ! USA ! USA ! » Prêtres, bonnes sœurs, fidèles et touristes… Tout le monde veut sa photo avec les couleurs des États-Unis qui ont repris un peu d’éclat avec ce nouveau pape. Qu’il en soit ainsi.