Election américaine 2024 : Congrès, grands électeurs… Comprendre la présidentielle en quatre infographies
«C’est quand même bien rouge », a lancé notre collègue en arrivant ce mercredi matin tôt à la rédaction. Rouge, oui, de la couleur qui représente le camp Trump sur toutes les cartes illustrant la présidentielle américaine 2024. Venus faire la fête, les partisans de Kamala Harris sont repartis la boule au ventre, l’angoisse ayant pris le dessus au milieu de la nuit à Washington.
En arrivant, ils osaient à peine envisager la défaite et attendaient avec impatience la vice-présidente démocrate qui devait s’exprimer devant eux. Un discours finalement annulé après minuit et demi. Dans une longue prise de parole, Donald Trump a, lui, revendiqué « une victoire politique jamais vue » aux Etats-Unis. « Nous avons écrit l’Histoire », a aussi clamé Donald Trump devant ses partisans, promettant d’aider le « pays à guérir ».
Retour sur un scrutin en quatre infographies, basées sur les données des médias américains à 7h18 ce mercredi matin.
Les résultats selon les Etats
Dans son duel face à Kamala Harris, Donald Trump est donc plus que bien placé, après avoir remporté trois Etats décisifs. Le candidat républicain a été donné vainqueur en Géorgie, en Caroline du Nord et surtout en Pennsylvanie, le plus crucial des sept « swing states ».
Dans les Etats ayant déjà livré leurs résultats définitifs, aucune surprise. Les deux candidats ont engrangé la série d’Etats qui leur étaient promis : le Texas, le Kentucky, la Virginie Occidentale, la Floride, le Missouri, l’Oklahoma, le Mississippi ou la Louisiane pour l’ancien président républicain. New York, l’Illinois, la Californie, le Massachusetts, le Colorado et la capitale Washington pour la vice-présidente démocrate.
Le point sur les grands électeurs
Pour l’instant, Donald Trump fait la course en tête avec 266 grands électeurs, contre 205 pour Kamala Harris. Il lui en faut 270 pour gagner. Des tendances préliminaires montrent cependant un Donald Trump bien parti pour en remporter d’autres, même si le décompte est encore en cours. Autre inconnue : va-t-il gagner la majorité des voix à l’échelle nationale, ce que n’a jamais fait un candidat républicain depuis vingt ans ?
Voici les Etats déjà remportés par les deux candidats à la présidentielle américaine. Entre parenthèses figure le nombre de grands électeurs engrangés par chaque candidat, au total et par Etat.
Pour Donald Trump : Alabama (9), Arkansas (6), Caroline du Sud (9), Caroline du Nord (16), Dakota du Nord (3), Dakota du Sud (3), Floride (30), Géorgie (16), Idaho (4), Indiana (11), Iowa (6), Kansas (6), Kentucky (8), Louisiane (8), Missouri (10), Mississippi (6), Montana (4), Nebraska (4 sur 5), Ohio (17), Oklahoma (7), Pennsylvanie (19), Tennessee (11), Texas (40), Utah (6), Virginie Occidentale (4), Wyoming (3).
Pour Kamala Harris : Californie (54), Colorado (10), Connecticut (7), Delaware (3), Hawaï (4), Illinois (19), Maryland (10), Massachusetts (11), New York (28), Nouveau-Mexique (5), Nebraska (1 sur 5), Oregon (8), Rhode Island (4), Vermont (3), Virginie (13), Washington D.C. (3), Etat de Washington (12)
Le point sur le Sénat
Le Sénat américain compte 100 sièges – deux par Etat – et 34 d’entre eux étaient soumis au vote lors de ce scrutin du 5 novembre. Les démocrates avaient la tâche ardue de devoir en défendre les deux tiers, un vrai défi étant donné leur courte majorité de 51 sièges contre 49. Et ce sont les républicains qui ont repris le contrôle du Sénat, un organe crucial du pouvoir fédéral. Ce basculement a été rendu possible grâce à deux succès électoraux, en Virginie Occidentale et dans l’Ohio.
A noter que pour la première fois en 235 années d’existence, le Sénat comptera deux femmes noires : Angela Alsobrooks et Lisa Blunt Rochester, deux démocrates, représenteront respectivement le Maryland et le Delaware dans cette chambre dominée par les hommes.
Le point sur le Congrès
Cette victoire au Sénat permet au parti de Donald Trump de dominer au moins l’une des deux chambres du Congrès. Cette chambre haute vote les lois fédérales, tout comme la Chambre des représentants, mais a également des pouvoirs exclusifs très importants, notamment dans la nomination ou la destitution de personnages-clés de l’exécutif, ou encore dans la confirmation des magistrats fédéraux.
Tout sur la présidentielle américaine 2024
La seconde chambre, soit les 435 sièges de la Chambre des représentants, était aussi à renouveler ce 5 novembre, mais le décompte pourrait prendre des jours. Elle est donc toujours en jeu, aucun des deux partis ne semblant avoir un avantage décisif.