Droits de douane : Quels produits l’Europe veut-elle taxer en réponse à Trump… Accord Etats-Unis et Angleterre

Bourbon, foie gras, sapins de Noël, voitures, avions, opium ou encore machines à coudre : l’Union européenne a dévoilé jeudi un catalogue aussi stratégique qu’étonnant de produits américains susceptibles d’être surtaxés, en représailles aux droits de douane imposés par Donald Trump.

Cette liste provisoire, longue de 218 pages, couvre des exportations américaines représentant 95 milliards d’euros de commerce annuel. Elle est désormais soumise à consultation publique jusqu’au 10 juin et n’entrera en vigueur que si aucun accord n’est trouvé pour lever les mesures douanières décidées par Washington.

Des cibles lourdes… et insolites

Au cœur de ce dispositif, Bruxelles frappe fort en visant les secteurs clés de l’économie américaine : l’automobile (12 milliards d’euros), l’aéronautique – essentiellement Boeing (10,5 milliards), ainsi que les plastiques et produits chimiques (12,9 milliards). Des segments qui pourraient subir de lourdes conséquences, notamment pour Boeing, déjà en pleine crise industrielle et commerciale.

Mais au-delà des poids lourds, la liste contient également une série de produits inattendus : cheveux humains, aliments pour chiens et chats, abeilles vivantes, langues de bœuf, chameaux, perroquets, préservatifs, perles, opium, et même autos tamponneuses. Le bourbon, initialement exclu des premières mesures pour préserver les intérêts des vins et spiritueux européens, réapparaît dans cette nouvelle salve.

Accord entre les Etats-Unis et l’Angleterre

Parallèlement, le Royaume-Uni et les Etats-Unis ont conclu un accord commercial qualifié d’« historique » qui allège les surtaxes américaines sur les exportations britanniques, notamment dans les secteurs de l’automobile, de l’acier et de l’aluminium. Les voitures britanniques bénéficieront d’un quota annuel de 100.000 unités à 10 % de droits de douane au lieu de 27,5 %. Londres a également obtenu une exemption totale pour l’acier et l’aluminium, tandis que des quotas agricoles réciproques sont établis, notamment sur le bœuf et l’éthanol.

Notre dossier sur les droits de douane

Concernant quelques points concrets de cet accord négocié depuis plusieurs semaines, Donald Trump a assuré que le Royaume-Uni allait s’ouvrir davantage aux produits américains, pour « plusieurs milliards de dollars », « en particulier pour le bœuf américain, l’éthanol et quasiment tous les produits que produisent nos chers agriculteurs ». Côté britannique, Keir Starmer a parlé d’un accord « extrêmement important » pour l’industrie automobile et la sidérurgie britanniques.