Donald Trump signe un décret visant à retirer les États-Unis de l’Organisation mondiale de la santé
Le président américain Donald Trump a signé lundi un décret visant à retirer les États-Unis de l’OMS, un organisme qu’il avait par le passé vivement critiqué pour sa gestion de la pandémie de COVID-19.
Des signatures à tour de bras. À peine intronisé, le président américain Donald Trump a paraphé lundi 20 janvier un décret visant à retirer les États-Unis de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), un organisme qu’il avait par le passé vivement critiqué pour sa gestion de la pandémie de COVID-19.
« L’OMS nous a escroqués », a accusé le républicain en signant ce décret, quelques heures seulement après avoir été investi, justifiant ce retrait par l’écart des contributions financières américaines et chinoises. « Nous avons versé 500 millions de dollars à l’Organisation mondiale de la santé lorsque j’étais ici et j’y ai mis fin. Ils voulaient tellement que nous revenions. Nous verrons ce qui se passera », a déclaré M. Trump. « C’est assez triste, cependant, pensez-y. La Chine paie 39 millions et nous 500 millions, et la Chine est un pays plus grand ».
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Les États-Unis, principal donateur
Dans ce texte, il exhorte les agences fédérales à « suspendre le transfert futur de tout fonds, soutien ou ressource du gouvernement des États-Unis à l’OMS » et les enjoint d’ »identifier des partenaires américains et internationaux crédibles » capables d’ »assumer les activités précédemment entreprises par l’OMS ».
Dans un long message publié sur X, Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’agence, a dit « regretter » le retrait américain. « Avec la participation des États-Unis et d’autres États membres, l’OMS a mis en œuvre au cours des sept dernières années la plus grande série de réformes de son histoire », ajoute-t-il. « Les États-Unis ont été l’un des membres fondateurs de l’OMS en 1948 et ont participé depuis à l’élaboration et à la direction des travaux de l’organisation », rappelle-t-il encore.
Les États-Unis sont le principal donateur et partenaire de cette organisation onusienne basée à Genève. Selon l’OMS, ils contribuent à son financement via une cotisation indexée sur leur PIB, mais aussi par le biais de contributions volontaires. Au cours de la dernière décennie, les États-Unis ont versé à l’OMS entre 160 et 815 millions de dollars par an. Le budget annuel de l’OMS est de l’ordre de 2 à 3 milliards de dollars. La perte du financement américain pourrait paralyser de nombreuses initiatives mondiales en matière de santé, notamment l’effort d’éradication de la polio, les programmes de santé maternelle et infantile et la recherche visant à identifier de nouvelles menaces virales.
De nombreux scientifiques craignent que cette décision ne réduise considérablement les progrès réalisés depuis des décennies dans la lutte contre les maladies infectieuses comme le sida, le paludisme et la tuberculose.
Risque de pandémie
Au cours de son premier mandat, Donald Trump avait déjà essayé de sortir le pays de cette organisation qu’il accusait d’être « contrôlée par la Chine. » Son successeur Joe Biden avait toutefois annulé ce retrait avant qu’il ne rentre en vigueur, l’ONU prévoyant un délai d’un an entre l’annonce et la sortie effective.
« La décision de quitter (l’OMS) affaiblit l’influence de l’Amérique, augmente le risque d’une pandémie mortelle et nous rend tous plus vulnérables », a fustigé sur X, Tom Frieden, ancien haut responsable sanitaire sous l’administration de Barack Obama.
En se retirant de l’organisation, les États-Unis vont perdre un accès privilégié à des données de surveillance épidémique importantes, ont mis en garde plusieurs experts, ce qui pourrait nuire aux capacités de surveillance et de prévention des menaces sanitaires venues de l’étranger.
Ce retrait inquiète d’autant plus qu’il survient au moment où la forte circulation du virus de la grippe aviaire aux États-Unis accentue les craintes d’une prochaine pandémie. Le pays a recensé début janvier un premier décès humain lié au virus H5N1.