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Donald Trump gracie plus de 1500 personnes inculpées dans l’assaut du Capitole

Quelques heures après avoir prêté serment, Donald Trump a signé un décret graciant plus de 1 500 participants à l’assaut du Capitole du 6 janvier 2021. Cette décision, controversée aux États-Unis, vise selon lui à corriger une «grave injustice nationale».

Le 20 janvier, Donald Trump, fraîchement investi pour son second mandat à la tête des États-Unis, a signé un décret présidentiel graciant plus de 1 500 personnes inculpées pour leur rôle dans l’assaut du Capitole en 2021.

Le président a également commué les peines de 14 figures de la droite radicale, dont Enrique Tarrio, ex-chef des Proud Boys, et Stewart Rhodes, fondateur des Oath Keepers, condamnés respectivement à 22 et 18 ans de prison pour «conspiration séditieuse».

S’exprimant depuis le Bureau ovale, Trump a qualifié cette décision de «mesure nécessaire pour rectifier une grave injustice nationale». «Ces patriotes ont été injustement persécutés par un système politisé. Ce pardon est un premier pas vers la réconciliation nationale» a-t-il ajouté.

Retour sur les événements du 6 janvier 2021

Les émeutes du Capitole ont marqué un tournant dans l’histoire politique des États-Unis. Ce jour-là, des partisans de Trump ont envahi le siège du Congrès pour tenter de bloquer la certification de la victoire de Joe Biden.

Les violences ont fait plus de 140 blessés parmi les forces de l’ordre et causé plusieurs décès, dont celui d’Ashli Babbitt, abattue par un officier de police alors qu’elle tentait de forcer une porte sécurisée.

Depuis, plus de 1 500 personnes ont été inculpées pour leur participation à ces faits. Selon CNN, environ 1 100 d’entre elles ont été condamnées, avec des peines allant de quelques jours de prison à plusieurs dizaines d’années pour les instigateurs de violences les plus graves.

Une décision controversée

La grâce générale de Trump a suscité des réactions mitigées. Selon AP News, elle a été saluée par les partisans du président, qui se sont rassemblés le 20 janvier au soir devant la prison de Washington pour célébrer la libération imminente de certains accusés. «Cela marque un tournant pour notre nation. Nous espérons que notre client sera libéré dans les prochaines heures» a déclaré à l’AP Nayib Hassan, avocat d’Enrique Tarrio.

Cependant, de nombreux démocrates et observateurs ont vivement critiqué cette décision. Nancy Pelosi, ancienne présidente de la Chambre des représentants, a dénoncé une «insulte scandaleuse au système judiciaire et aux forces de l’ordre qui ont protégé le Capitole, le Congrès et la Constitution ce jour-là». De son côté, Chuck Schumer, leader des démocrates au Sénat, a accusé Trump de «récompenser la violence et la sédition».

Une réhabilitation des événements du 6 janvier ?

Donald Trump a maintes fois qualifié l’assaut du Capitole de «jour de l’amour». Pour lui, les accusés sont des «otages» d’un système judiciaire qu’il juge politisé. Cette décision s’inscrit dans sa stratégie de réhabilitation des événements du 6 janvier, qui selon lui, n’auraient été qu’une manifestation pacifique injustement réprimée.

Cependant, des centaines d’heures de vidéos et témoignages vont à l’encontre de ces affirmations. Le New York Times souligne notamment que les émeutiers ont utilisé des armes improvisées pour attaquer les forces de l’ordre, causant des blessures graves à plus de 140 policiers.

Selon un sondage de l’université Quinnipiac, 59% des Américains s’opposent fermement à ces grâces, bien qu’elles soient soutenues par 67% des partisans de Trump. Sur le plan juridique, cette mesure met fin à environ 450 poursuites encore en cours, représentant un démantèlement majeur des efforts du ministère de la Justice pour tenir les responsables de cette attaque historique devant la loi.

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Source : RT