Donald Trump conteste les grâces accordées par Joe Biden parce qu’elles ont été signées avec un « stylo automatique »

Donald Trump s’attaque à nouveau à son prédécesseur. Comme le rapporte Phonandroid, le président des Etats-Unis a en effet annoncé ce lundi l’annulation des grâces accordées par Joe Biden à la fin de son mandat. Celles-ci concernaient notamment des fonctionnaires chargés d’enquêter sur l’assaut du Capitole, plusieurs personnalités ayant publiquement critiqué les agissements de Donald Trump, comme le Dr Anthony Fauci, ou encore des membres de la famille de Joe Biden, à l’image de son fils, Hunter.
Selon le milliardaire, ces amnisties sont complètement caduques car elles ont été signées en utilisant un « autopen ». Ce dispositif, largement employé par des politiciens et des chefs d’entreprise, prend la forme d’une imprimante capable de tracer des dessins avec un stylo classique. Dans le cas précis, la signature de Joe Biden a été numérisée puis transférée dans un dispositif de stockage amovible, censé lui épargner de fastidieuses séances de signatures de lois et décrets.
Une annulation inédite
« Il semble qu’on ait eu une machine à signer comme président. Joe Biden savait-il ce qu’il faisait ? Avait-il autorisé ces amnisties, ou était-ce une personne dans un bureau […] qui signait tout ce qu’il voulait ? », a insinué Donald Trump dans une vidéo tournée à bord d’Air Force One. Cette rhétorique n’est pas nouvelle : bien avant son élection, le magnat de l’immobilier semait déjà le doute sur les capacités de son adversaire à gouverner. Il serait néanmoins facile pour Joe Biden de se défendre, en rappelant par exemple qu’il avait plusieurs fois évoqué publiquement la signature de ces grâces, et que l’« autopen » ne peut s’utiliser qu’avec un code personnel, uniquement détenu par le président.
Par ailleurs, comme l’explique à Radio Canada Valérie Beaudoin, chercheuse associée à l’Observatoire sur les Etats-Unis de la Chaire Raoul-Dandurand, la signature effectuée avec un « autopen » possède aujourd’hui la même force juridique que si elle avait été réalisée par la main même du président. « Jusqu’à maintenant, de ce qu’on sait de l’interprétation de la Constitution, le président n’a pas le pouvoir d’annuler un pardon de son prédécesseur », ajoute enfin la chercheuse.