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Corée du Sud : Motion de destitution contre le président sud-coréen par intérim

C’est le dernier épisode de la crise politique que vit la Corée du Sud depuis le coup de force manqué du président désormais déchu Yoon Suk Yeol début décembre. « Nous avons déposé la motion juste avant la séance plénière », a déclaré le député du Parti démocrate Park Sung-joon à des journalistes à l’Assemblée nationale jeudi. Cette motion, qui sera soumise au vote vendredi, vise le président par intérim Han Duck-soo.

L’opposition reproche au chef d’Etat de refuser de pourvoir trois sièges vacants à la Cour constitutionnelle, qui doit dans les six mois valider ou invalider la destitution du président conservateur Yoon Suk Yeol, votée par les députés le 14 décembre, pour sa tentative ratée d’imposer la loi martiale et de museler le Parlement en y envoyant l’armée onze jours plus tôt.

Sièges vacants

Han Duck-soo, Premier ministre, assure l’intérim de la présidence, et Yoon Suk Yeol est suspendu en attendant le verdict de la Cour constitutionnelle. Celle-ci doit statuer à la majorité des deux tiers. Or trois de ses neuf sièges sont vacants en raison du départ à la retraite de leurs titulaires l’automne dernier. Les trois nouveaux juges devaient en principe être nommés par le président jeudi parmi les candidats choisis par l’Assemblée nationale, contrôlée par l’opposition.

Mais Han Duck-soo, un haut fonctionnaire de carrière de 75 ans, soutient que son statut de président intérimaire ne lui donne pas le pouvoir de procéder des nominations importantes, et exige que le choix des juges fasse d’abord l’objet d’un accord entre tous, le Parti du pouvoir au peuple (PPP, au pouvoir) et les formations d’opposition.

Une première

Le président par intérim doit « s’abstenir d’exercer les pouvoirs présidentiels exclusifs les plus importants, y compris la nomination dans les institutions constitutionnelles », a-t-il justifié, ajoutant qu’« un consensus entre le parti au pouvoir et l’opposition à l’Assemblée nationale, qui représente le peuple, doit d’abord être atteint ».

Ce refus de nommer les nouveaux juges prouve « qu’il n’a ni la volonté ni les compétences pour respecter la Constitution », a déploré le chef de file des députés du Parti démocrate à l’Assemblée, Park Chan-dae.

Si la motion déposée par l’opposition est adoptée, il s’agira de la première destitution d’un président par intérim après celle du président titulaire dans l’histoire de la Corée du Sud. Le ministre des Finances, Choi Sang-mok, deviendrait alors le nouveau président par intérim.