Corée du Sud : Le président déchu Yoon Suk Yeol menacé d’arrestation et de peine de mort
Déjà destitué de son poste après avoir essayé d’imposer une loi martiale, Yoon Suk Yeol, président déchu de Corée du Sud intéresse désormais la justice. Des enquêteurs ont demandé lundi à la cour de justice du pays d’émettre un mandat d’arrêt le visant.
L’ex président a refusé de se présenter à un interrogatoire par trois fois. Jamais depuis la fin de la dictature militaire en 1987 les forces de l’ordre sud-coréennes n’avaient tenté d’arrêter un chef de l’Etat en exercice.
Une potentielle peine de mort
Destitué par le Parlement le 14 décembre, Yoon Suk Yeol reste formellement en poste même s’il est actuellement suspendu en attendant que la Cour constitutionnelle valide ou non la décision des députés, et a interdiction de quitter le pays.
Il est également visé par une enquête pour « rébellion », un crime passible de la peine de mort, pour avoir imposé la loi martiale le 3 décembre et envoyé l’armée au Parlement pour essayer de le museler, avant de faire marche arrière quelques heures plus tard sous la pression des députés et de la rue.
Yoon Suk Yeol joue à la sourde oreille
D’après les médias sud-coréens, Yoon Suk Yeol, 64 ans, refuse également d’accuser réception des convocations qui lui sont envoyées par la Cour constitutionnelle, qui a tenu vendredi une première audience sur son cas. La Cour a six mois pour confirmer ou infirmer la destitution du président. Si elle opte pour la première solution, une élection présidentielle devra avoir lieu dans les deux mois.
En attendant qu’elle se prononce, les députés ont destitué vendredi le président par intérim en place depuis la mi-décembre, le Premier ministre Han Duck-soo, à qui ils reprochent d’avoir tenté d’entraver l’enquête.
Le nouveau chef de l’Etat par intérim, le ministre des Finances, Choi Sang-mok, a promis de « mettre un terme à la crise gouvernementale », sans précédent pour la quatrième économie d’Asie.