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Corée du Sud : Des dizaines de milliers de manifestants attendus samedi contre le président Yoon Suk Yeol

Des manifestations devraient rassembler « des dizaines de milliers de participants » samedi, devant le parlement et dans le centre-ville de Séoul. Le but : réclamer le départ du président sud-coréen Yoon Suk Yeol. Au même moment, le parlement doit voter sa destitution après sa tentative ratée d’imposer la loi martiale en milieu de semaine.

Une majorité de 200 députés sur 300 est nécessaire pour le démettre. Yoon Suk Yeol a été lâché vendredi par son propre parti, le PPP, (Parti du pouvoir au peuple), qui a jugé qu’il faisait courir « un grand danger » au pays.

La rébellion des députés et de la rue

Yoon Suk Yeol est critiqué de toutes parts après avoir, à la surprise générale, décrété la loi martiale mardi soir, avant de faire marche arrière à peine six heures plus tard sous la pression des députés et de la rue.

Malgré le bouclage de l’Assemblée par l’armée et la police, 190 députés avaient réussi à se faufiler à l’intérieur dans la nuit, parfois en escaladant les clôtures. Ils avaient voté à l’unanimité une motion réclamant la levée de la loi martiale, pendant que leurs assistants empêchaient les soldats de pénétrer dans l’hémicycle en barricadant les portes avec des meubles.

Dans le même temps, des milliers de manifestants s’étaient massés devant le Parlement pour demander le départ du président. Ce dernier a finalement abrogé la loi martiale mercredi à l’aube et renvoyé l’armée dans ses casernes.

Han Dong-hoon, du PPP, a expliqué détenir des « preuves » que M. Yoon avait ordonné l’arrestation de dirigeants politiques dans la nuit de mardi à mercredi, alors que 280 soldats tentaient de prendre le contrôle du Parlement. « Au vu de nouveaux éléments, je crois qu’une suspension rapide du président Yoon Suk Yeol est nécessaire », a-t-il estimé.

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Craignant un nouveau coup de force, les députés d’opposition ont décidé de camper dans le Parlement jusqu’à l’examen de la motion de destitution prévu samedi soir. « Nous recevons de nombreuses informations concernant une seconde loi martiale. Jusqu’au vote de la loi de destitution samedi, tous les membres du Parti démocrate demeureront dans le bâtiment principal de l’Assemblée nationale », a annoncé Jo Seung-Iae, un député d’opposition.

Vers une nouvelle élection dans les 60 jours

Si la motion est approuvée, M. Yoon sera suspendu en attendant la validation de sa destitution par la Cour constitutionnelle. Si les juges confirment cette destitution, une élection présidentielle aura lieu sous 60 jours.

Dans son allocution télévisée annonçant la loi martiale mardi soir, il avait justifié cette mesure par la nécessité de protéger « la Corée du Sud libérale des menaces des forces communistes nord-coréennes et pour éliminer les éléments hostiles à l’Etat ».