Conflit israélo-palestinien : Amnesty International accuse le Hamas de crimes.
Amnesty International a qualifié pour la première fois jeudi les exactions commises par le Hamas et d’autres groupes armés palestiniens lors de l’attaque du 7 octobre 2023 en Israël de « crimes contre l’humanité ». Selon le ministère de la Santé local, plus de 70.369 Palestiniens ont été tués dans la bande de Gaza dans la campagne militaire israélienne de représailles au 7 octobre.
Des crimes contre l’humanité. C’est ainsi qu’Amnesty International a qualifié pour la première fois jeudi les atrocités commises par le Hamas et d’autres groupes armés palestiniens lors de l’attaque du 7 octobre 2023 en Israël, ainsi que par la suite.
« Des groupes armés palestiniens ont commis des violations du droit international humanitaire, des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité lors de leurs attaques dans le sud d’Israël ayant commencé le 7 octobre 2023 », indique l’organisation de défense des droits humains dans un rapport de plus de 170 pages.
### Crime contre l’humanité d’extermination
Amnesty considère que le massacre de civils le 7 octobre constitue un « crime contre l’humanité d’extermination » et liste d’autres crimes contre l’humanité commis par des groupes palestiniens, tels que l’emprisonnement, la torture, la disparition forcée, le viol et « d’autres formes de violences sexuelles ».
Ces groupes, en particulier le Hamas, « ont continué de commettre des violations et des crimes relevant du droit international » après le 7 octobre, notamment des crimes contre l’humanité en « détenant et maltraitant des otages ainsi qu’en retenant des corps enlevés », ajoute Amnesty. « La détention d’otages faisait partie d’un plan explicitement formulé par la direction du Hamas et d’autres groupes armés palestiniens », précise l’organisation.
### Le Hamas « principalement responsable »
L’ONG internationale avait déjà établi que le Hamas et d’autres groupes avaient commis des crimes de guerre lors de l’attaque du 7 octobre en Israël, laquelle a déclenché le conflit dans la bande de Gaza. Cette attaque a causé la mort de 1.221 personnes du côté israélien, principalement des civils, selon un décompte de l’AFP. Ce jour-là, 251 personnes ont été prises en otage, dont 44 étaient déjà décédées. Parmi les 207 otages emmenés vivants, 41 sont morts ou ont été tués en captivité. À ce jour, tous les captifs sont rentrés, sauf un Israélien, dont la dépouille se trouve encore dans Gaza.
Concernant les violences sexuelles commises le 7 octobre, l’ONG a indiqué n’avoir pu interroger qu’une seule personne parmi les survivants, et n’était donc pas en mesure d’évaluer leur ampleur ou leur portée. Le rapport conclut que le Hamas, en particulier sa branche armée, les Brigades Ezzedine Al-Qassam, était « principalement responsable » des crimes commis, tout en attribuant également une responsabilité, mais moindre, au Jihad islamique palestinien, aux Brigades des martyrs d’Al-Aqsa et à des « civils palestiniens non affiliés ».
### Israël accusé de commettre un génocide
Amnesty, qui accuse Israël de commettre un génocide à Gaza, a déclaré fin novembre que celui-ci « se poursuit sans relâche malgré le cessez-le-feu » fragile en vigueur depuis le 10 octobre. Israël rejette fermement les accusations de génocide portées contre lui, les qualifiant de « mensongères » et « antisémites ». Les crimes de guerre désignent des violations graves du droit international commises à l’encontre de civils ou de combattants pendant un conflit armé. Selon le statut de Rome qui a institué la Cour pénale internationale (CPI), les crimes contre l’humanité désignent des actes commis « dans le cadre d’une attaque généralisée ou systématique lancée contre toute population civile et en connaissance de cette attaque ».
En mai 2024, la CPI avait délivré des mandats d’arrêt contre Ismaïl Haniyeh, alors chef du Hamas, Mohammed Deif, alors chef des Brigades Al-Qassam, et Yahya Sinouar, alors chef du Hamas à Gaza et largement considéré comme l’instigateur des massacres du 7 octobre. La CPI a annulé ces mandats d’arrêt après la mort de ces individus plus tard dans l’année en cours d’attaques israéliennes.
### Des mandats d’arrêt contre le chef du Hamas et Netanyahou
La CPI a également émis en novembre 2024 un mandat d’arrêt, toujours en vigueur, contre le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, et son ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis durant la guerre à Gaza.
Plus de 70.369 Palestiniens ont été tués dans la bande de Gaza lors de la campagne militaire israélienne de représailles au 7 octobre, selon le ministère de la Santé local, placé sous l’autorité du Hamas. Le ministère, dont les chiffres sont jugés fiables par l’ONU, ne précise pas le nombre de combattants tués, mais selon ses données, plus de la moitié des morts sont des mineurs et des femmes.

