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Conclave : Pas de chapelle Sixtine ni de jardins du Vatican, les touristes ont-ils l’impression d’être mal tombés ?

De notre envoyée spéciale à Rome,

Comme de nombreux touristes autour d’eux, les Danois Helli et Casper font la queue pour accéder au musée du Vatican. S’ils sont à Rome, ce n’est pas pour le conclave mais pour découvrir la capitale italienne, troisième ville européenne la plus visitée avec plus 16 millions de touristes par an.

Malheureusement, la mort du pape et le début de l’élection d’un prochain chef de l’Eglise catholique ont perturbé quelque peu leurs plans. Principalement la visite de la chapelle Sixtine. Comme d’autres autour de lui, malgré sa déception, Casper comprend les circonstances exceptionnelles qui l’empêchent de découvrir les peintures de Michel-Ange qui recouvrent le plafond de l’enceinte religieuse. Elle a été fermée après la mort du pape François le 21 avril. C’est là que sont enfermés et isolés du monde extérieur ce mercredi après-midi les 133 cardinaux électeurs.

Impossible par ailleurs de se balader dans les jardins du Vatican, également fermés pour les mêmes raisons. Mais Casper compte bien se rendre à la basilique Saint-Pierre, la place du même nom après avoir pu admirer les œuvres du musée du Saint-Siège. D’autres lieux hautement touristiques telle que la fontaine de Trevi, attirent toujours de nombreux curieux.

Des monuments touristiques toujours autant prisés

Aux abords du monument baroque, Serena et Gabi, deux Anglaises qui ont planifié leur voyage à Rome depuis janvier, admettent avoir appréhendé une foule de touristes mais elles sont finalement agréablement surprises par les conditions « bien moins désagréables que ce qu'[elles] pensaient ». Le flux de touristes est plutôt bien géré par la sécurité qui filtre les visiteurs groupe par groupe afin que chacun puisse prendre son selfie souvenir devant l’eau turquoise qui s’écoule en arrière-plan.

La fontaine de Trevi attire toujours autant de touristes à Rome.
La fontaine de Trevi attire toujours autant de touristes à Rome. - Cécile de Sèze

En plus du jubilé et la mort du pape, le début du conclave attire forcément beaucoup de gens, dont plus de 4.700 journalistes venus de tous les pays pour couvrir l’événement. « Il y a beaucoup beaucoup de monde », juge en effet Martine, venue de Belgique avec son mari Nicolas. Ils trouvent ça tout de même « dommageable » de ne pas « pouvoir montrer la chapelle Sixtine » à leurs petits enfants. La famille a également fait l’impasse sur la tombe du pape François à la basilique Sainte-Marie-Majeure, devant « une file d’au moins trois heures et demie ». Les deux Anglaises, Selena et Gabi, non plus n’ont pas pu accéder à la chapelle Sixtine, mais ont « trouvé d’autres choses à faire ».

Un moment mémorable pour tous

Pendant ce temps, il n’y a pas encore foule place Saint-Pierre, contrairement au parvis du Panthéon où nombreux sont les étrangers qui grignotent une piadina sur le pouce.

La place Saint-Pierre prête à accueillir fidèles, pèlerins et curieux pour le premier vote du conclave mercredi 7 mai 2025.
La place Saint-Pierre prête à accueillir fidèles, pèlerins et curieux pour le premier vote du conclave mercredi 7 mai 2025. - Cécile de Sèze

A part pour la visite du Vatican, la mort du pape n’a pas vraiment changé le séjour du couple de Tunisiens Majd et d’Emna. « On est là pour profiter du temps ensemble et de l’anniversaire d’Emna », relativise Majd, balayant toute considération « politique » dans leur visite à Rome.

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Et puis, « c’est plutôt cool et spécial d’être ici durant cette période assez iconique pour tous les catholiques du monde », se réjouit Gabi, même si elle n’est pas chrétienne. Leana et Hugo, fraîchement débarqués de France et croisés à la fontaine de Trevi se sont dit « pas de chance » à l’annonce du conclave. Ils feront l’impasse sur l’événement lié à l’élection du pape mais se réjouissent de se souvenir de leur séjour « encore dans une dizaine d’années ».