Colombie : Qui est Ivan Mordisco, le principal guérillero ?
Néstor Gregorio Vera Fernández, connu sous le nom de guerre Ivan Mordisco, a menacé, dans une vidéo diffusée ce mardi, de perturber l’élection présidentielle prévue en 2026 en Colombie. Iván Mordisco, chef en fuite d’une faction dissidente des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc), a été suspecté d’être le commanditaire de l’assassinat du sénateur de l’opposition Miguel Uribe, survenu en août dernier après deux mois d’hospitalisation.
Son vrai nom est Néstor Gregorio Vera Fernández. Cependant, les Colombiens et le reste du monde le connaissent sous le nom de guerre d’Ivan Mordisco. Principal guérillero recherché en Colombie, il a menacé, dans une vidéo diffusée ce mardi, de compromettre l’élection présidentielle prévue en 2026 dans le pays.
La raison de cette menace ? Une vengeance suite aux bombardements ordonnés par le président Gustavo Petro contre son groupe armé, le 15 novembre, qui auraient causé la mort d’au moins 28 personnes, dont quinze mineurs. « Nous voulions que le processus électoral de 2026 se déroule avec le moins de traumatismes possible, mais face à l’avancée de camps bellicistes, nous n’avons pas d’autre choix que de prendre position pour défendre les territoires », a-t-il déclaré face à la caméra.
### Un guérillero dissident des Farc
Ivan Mordisco, chef d’une faction dissidente de l’ex-guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc), a souvent été déclaré mort ces dernières années. Né en 1974, il a rejoint les Farc à l’âge de 21 ans, avant de faire sécession un an plus tard en emmenant près de 3 000 « guerriers » dissidents pour fonder l’Estado Mayor Central (EMC). En 2016, avec l’EMC, il a refusé de reconnaître l’accord de paix historique signé avec la guérilla marxiste des Farc.
Depuis 2022, il contrôle, grâce à ses troupes de plusieurs centaines de combattants, la production de cocaïne dans de nombreuses régions de Colombie. Il a également revendiqué plusieurs attentats meurtriers à l’explosif, dont celui du 10 juin à Cali, ciblant des postes de police et des bâtiments municipaux, faisant trois victimes, dont deux policiers.
### Menaces sur la présidentielle de 2026
En pleine guerre contre les autorités en place, dont le président Gustavo Petro, ancien guérillero du mouvement M-19 dans les années 1950, Ivan Mordisco accuse surtout le chef de l’État de collusions avec Washington. Il a ainsi désigné les décisions de Petro comme une « complaisance avec les Américains avides du sang des enfants colombiens ».
Alors que sa tête a été mise à prix à un million de dollars, les menaces d’Ivan Mordisco sur l’élection présidentielle de 2026 renforcent le risque de voir les élections à nouveau perturbées par des violences. En pleine campagne pour la présidentielle de 2026, le sénateur de l’opposition Miguel Uribe a été assassiné, décédant en août dernier après deux mois d’hospitalisation en raison de blessures par balles. Ivan Mordisco et sa faction sont suspectés d’être les commanditaires de cet acte.

