Cocorico, la France reste le pays d’Europe qui attire le plus d’investisseurs étrangers

Et la coupe revient une fois encore à la maison. Pour la sixième année consécutive, la France a gardé en 2024 la première place européenne des investissements étrangers. Petit burger coincé en travers de la gorge cependant, le pays souffre des mesures décidées avant l’arrivée de Donald Trump pour renforcer l’attractivité des Etats-Unis, a dévoilé le cabinet de conseil EY mercredi.
La France, avec 1.025 projets d’investissements annoncés par les entreprises étrangères l’an dernier, demeure devant le Royaume-Uni qui a attiré 853 annonces de projets d’investissements, et l’Allemagne qui en a enregistré 608, détaille EY dans son baromètre « baromètre de l’attractivité de la France 2025 ». Sans crier péril en la demeure, aussi bon soit ce résultat, c’est tout de même son plus faible nombre de projets annoncés depuis 2020 et le plus bas nombre d’emplois à la clé de ces projets depuis 2017 (29.000 emplois). Le trio de tête affiche dans son ensemble un net recul du nombre d’investissements annoncés, de l’ordre de 13 à 17 %, tout comme les 45 pays européens étudiés par EY.
Le baromètre « s’inscrit dans un contexte de contraction assez significative de l’investissement en Europe et d’augmentation de l’attractivité des Etats-Unis pour les entreprises internationales », relève Marc Lhermitte, associé au cabinet EY. Dans le détail, les nouveaux projets d’investissements ont progressé de 20 % sur un an en zone Amérique du Nord, écrit EY en se basant sur des données de la Cnuced (Conférence des Nations Unies pour le commerce et le développement), en raison principalement de la percée américaine, là où ils ont baissé de 5 % en Europe.
Joe Biden puis les droits de douane
L’évolution américaine tient davantage à la présidence de Joe Biden qu’à celle de Donald Trump selon EY, l’ex-président américain ayant mis en place des incitations importantes pour les industriels prévoyant de développer des projets d’avenir aux Etats-Unis, à travers notamment l’Inflation Reduction Act (IRA), remis en cause par Donald Trump.
Ce dernier mène aussi une bataille pour attirer les entreprises internationales sur son sol avec l’arme des droits de douane, estimant que celles-ci seront incitées à venir produire aux Etats-Unis afin d’éviter d’avoir à payer des surtaxes douanières. Les entreprises américaines investissent en parallèle moins en Europe, et cela s’observe sur les emplois : « en 2021, les entreprises américaines en Europe généraient 113.000 emplois, en 2024 c’est 58.000 » met en avant Marc Lhermitte, soit une réduction de moitié.