Chine : taxe « anti-dumping » sur le porc français et européen dès demain.
La Chine impose des droits « anti-dumping » sur les produits et sous-produits porcins importés de l’Union européenne, avec des taxes allant de 5 à 20 % à partir du 17 décembre pour une durée de cinq ans. Selon une enquête ouverte par le ministère du Commerce en juin 2024, il a été conclu que le porc et les produits à base de porc importés de l’Union européenne étaient à l’origine de pratiques de dumping ayant causé des dommages importants à l’industrie nationale chinoise.
Le premier consommateur de viande de porc au monde, la Chine, exprime son mécontentement envers l’Europe. Ce mardi, le pays a annoncé la mise en place de droits « anti-dumping » sur les produits et sous-produits porcins importés de l’Union européenne. Ces taxes, qui varieront entre 5 et 20 %, entreront en vigueur le 17 décembre et devraient durer cinq ans.
Cette stratégie, qualifiée de « façon Donald Trump », accentue les tensions commerciales entre la Chine et l’Europe et pourrait gravement affecter les exportations, notamment en réponse à la décision de l’UE de taxer les voitures électriques chinoises qui inondent le marché européen.
La Chine justifie ce choix de rétorsion en se disant victime de pratiques de dumping de la part de l’Europe. Une enquête ouverte par le ministère du Commerce en juin 2024 révèle que l’industrie nationale chinoise « a subi des dommages importants » et qu’il existe « un lien de causalité entre le dumping et ces dommages ». Le dumping consiste à vendre des marchandises à des prix très bas sur un marché, souvent en tirant parti de subventions. La Chine accuse donc l’Europe de nuire à son marché intérieur.
Les principales victimes de ces nouvelles taxes sont déjà identifiées. L’Espagne se positionne en tête, ayant exporté pour 4,3 milliards de yuans (516 millions d’euros) de produits porcins vers la Chine. La France, qui a exporté 115.000 tonnes de porc en 2024, subira également les conséquences. La Chine est de loin son premier marché à l’étranger, représentant environ un sixième du total exporté. La majorité des exportations provient de Bretagne, avec des pièces moins prisées en Europe, comme les pieds ou les abats, qui sont principalement envoyées en Chine.
Les autorités chinoises, ayant mené l’enquête ouverte en juin 2024, « ont conclu que le porc et les produits à base de porc importés de l’Union européenne donnaient lieu à des pratiques de dumping, que l’industrie nationale (chinoise) a subi des dommages importants et qu’il existait un lien de causalité entre le dumping et ces dommages importants », a déclaré le ministère du Commerce dans un communiqué.

