Caraïbes : La famille d’un pêcheur colombien tué ne porte pas plainte contre les États-Unis.
La famille d’un pêcheur colombien tué lors d’un bombardement des forces armées américaines a porté plainte contre les États-Unis, déposée ce mercredi devant la Commission interaméricaine des droits de l’homme. Selon la veuve Katerine Hernandez, son époux, Alejandro Carranza, « n’avait aucun lien avec le narcotrafic et son activité quotidienne était la pêche ».
La famille d’un pêcheur colombien tué lors d’un bombardement des forces armées américaines à l’encontre de présumés narcotrafiquants dans les Caraïbes a déposé une plainte contre les États-Unis. Ce recours a été introduit ce mercredi devant la Commission interaméricaine des droits de l’homme.
Alejandro Carranza, parti en mer le 15 septembre depuis la ville de Santa Marta, a été retrouvé mort quelques jours plus tard, selon ses proches. Les États-Unis ont considérablement augmenté leur présence militaire en mer des Caraïbes dans le cadre de la lutte contre le narcotrafic, visant particulièrement le Venezuela, que Washington accuse de diriger un cartel sous la direction de son président, Nicolás Maduro.
Depuis le début du mois de septembre, l’armée américaine a réalisé des frappes contre plus de 20 navires dans les Caraïbes et le Pacifique, faisant au moins 83 victimes, sans avoir fourni de preuves de leur implication dans le trafic de drogue. Des experts ainsi que l’ONU ont remis en question la légalité de ces opérations.
« Nous savons que Pete Hegseth, secrétaire à la Défense des États-Unis, est responsable d’avoir ordonné le bombardement de bateaux comme celui d’Alejandro Carranza Medina et l’assassinat de toutes les personnes qui se trouvaient à bord », affirme la première plainte formelle relative à ces décès.
Lors d’une interview en octobre, la veuve Katerine Hernandez a déclaré que son mari, père de leurs quatre enfants, « n’avait aucun lien avec le narcotrafic et son activité quotidienne était la pêche ». Le président Petro a promis son soutien à la famille et qualifie ces attaques d’« exécutions extrajudiciaires ».
Le ministère américain de la Justice soutient que ces opérations sont légales, tandis que le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits humains, Volker Türk, a signalé l’existence de « solides indices » d’exécutions « extrajudiciaires ».

