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Bolsonaro déclaré coupable de tentative de coup d’État au Brésil.

L’ancien président brésilien Jair Bolsonaro a été déclaré coupable de tentative de coup d’État par la Cour suprême, avec trois juges sur cinq votant en ce sens. Cette décision, qui le rapproche d’une peine de prison pouvant aller jusqu’à 43 ans, suscite des réactions polarisées au sein de l’opinion publique brésilienne et des tensions diplomatiques avec les États-Unis.


L’ancien président brésilien Jair Bolsonaro a été reconnu coupable de tentative de coup d’État, avec trois juges sur cinq ayant voté en ce sens. Ce verdict le rapproche d’une potentielle peine de prison, malgré le soutien revendiqué de Donald Trump.

La Cour suprême a atteint la majorité nécessaire pour prononcer la condamnation après le vote de la juge Carmen Lucia, se soldant par un score de 3 à 1. À 70 ans, Bolsonaro risque jusqu’à 43 ans d’incarcération. Il est accusé d’avoir dirigé une « organisation criminelle » ayant conspiré en vue de maintenir son pouvoir autoritaire malgré la défaite aux élections de 2022 face au président de gauche, Luiz Inácio Lula da Silva. Bolsonaro, pour sa part, continue de clamer son innocence.

Le dernier juge, Cristiano Zanin, ancien avocat de Lula, n’a pas encore voté, ce qui retardera le jugement final et la décision sur une éventuelle peine. Actuellement assigné à résidence à Brasilia depuis début août pour des soupçons d’interférences dans son procès et inéligible jusqu’en 2030, Bolsonaro ne se présente pas aux audiences, invoquant des problèmes de santé. Un journaliste de l’AFP l’a aperçu jeudi dans son jardin, vêtu d’un polo vert et d’un pantalon sombre, en compagnie d’un proche.

Ce procès suscite des opinions très partagées au Brésil, notamment dans la capitale. Germano Cavalcante, un ingénieur civil de 60 ans, critique le caractère « politique » de la démarche judiciaire. À l’opposé, Ana Karla Oliveira, 21 ans et analyste système, se réjouit de la condamnation, qu’elle considère comme une « réparation historique ».

Cette affaire a également créé une tension inédite entre le Brésil et les États-Unis. Donald Trump a dénoncé une « chasse aux sorcières » contre son allié, en imposant une surtaxe punitive de 50 % sur certaines exportations brésiliennes. De plus, Washington a annulé les visas de plusieurs juges de la Cour suprême brésilienne et a imposé des sanctions financières à Alexandre de Moraes, rapporteur du procès contre Bolsonaro. Ce dernier a été le premier à voter pour la condamnation, affirmant que le Brésil avait « frôlé le retour à la dictature » lors de la tentative de coup d’État présumée.