Bloqués dans une base en Antarctique, des scientifiques obligés de cohabiter avec un collègue menaçant

Cette histoire pourrait être le scénario d’un thriller psychologique. Elle est cependant la réalité que vivent actuellement les dix scientifiques sud-africains en mission à la station antarctique Sanae IV.
L’un des membres de l’équipe est accusé de menaces de mort et d’agressions physiques et sexuelles, rapporte le Sunday Times. Un comportement qui a plongé ses collègues dans l’angoisse. Pour l’heure, les conditions météorologiques empêchent toute intervention extérieure.
Une vive inquiétude
« Son comportement est devenu de plus en plus flagrant et j’éprouve de grandes difficultés à me sentir en sécurité en sa présence. Je reste profondément préoccupé par ma propre sécurité, me demandant constamment si je ne serais pas la prochaine victime », a déclaré le scientifique qui a dénoncé la situation dans un courriel envoyé au gouvernement. D’après les informations transmises par Dion George, le ministre sud-africain de l’Environnement, le conflit serait né autour d’un différend autour d’une tâche à accomplir et liée à la météo.
Dans son message, le chercheur a ainsi parlé d’un véritable « climat de peur et d’intimidation » et a demandé une intervention des autorités. « Il est impératif que des mesures immédiates soient prises pour assurer ma sécurité et celle de tous les employés », a-t-il déclaré. Cependant, en raison des températures proches de -23 °C et des vents à plus de 200 km/h, aucune intervention sur place ou évacuation ne peut être envisagée. Il faudrait au moins 15 jours pour les rapatrier.
Des solutions trouvées
Dans cette situation, l’équipe est effectivement soumise à des risques. « Imaginez être confiné dans un tel endroit. Les gens peuvent développer un syndrome de la cabane, ce qui peut être très désorientant », a développé un spécialiste. Pour tenter de les accompagner, une unité de bien-être a été mise en place et le ministère entre régulièrement en contact avec l’équipe. Une enquête est par ailleurs en cours.
De son côté, l’agresseur aurait exprimé des remords et aurait rejoint de son plein gré un suivi psychologique. « Le ministère agira en conséquence en cas de mauvaise conduite de tout fonctionnaire », a conclu un porte-parole du ministère. Un incident avait déjà concerné des chercheurs sud-africains en Antarctique en 2017. A l’époque, un scientifique avait attaqué l’ordinateur portable d’un collègue avec une hache après une demande en mariage refusée.