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Bête noire des Russes, qui est Kaja Kallas, la nouvelle cheffe de la diplomatie européenne ?

L’Union européenne aura dimanche une nouvelle responsable de la diplomatie. L’Estonienne Kaja Kallas, 47 ans, sera la première cheffe de gouvernement à occuper le poste de Haut Représentant pour les affaires étrangères et la politique de sécurité de l’UE. Elle remplace l’Espagnol Josep Borrell.

Ancienne Première ministre de cet Etat balte voisin de la Russie, elle souligne inlassablement que l’invasion de l’Ukraine est une menace existentielle pour l’Europe toute entière.

Sa mère et sa grand-mère ont été déportées en Sibérie

« J’ai grandi derrière le rideau de fer sans aucune possibilité de choix, sans liberté », a-t-elle rappelé lors de son audition devant les eurodéputés le 12 novembre à Bruxelles. Et son histoire familiale ne l’a guère encouragée à baisser la garde face à Moscou. En 2022, elle a révélé que sa grand-mère et sa mère, alors âgée de six mois, avaient été déportées en Sibérie au début de la Seconde Guerre mondiale. Elle figure aussi sur une liste russe des personnes recherchées pour son soutien à la destruction en Estonie de statues datant de l’Union soviétique.

« Une guerre à grande échelle fait rage sur le continent européen. La Russie est contre l’Ukraine. Je vois des coalitions d’autocrates se former autour de nous et des bouleversements géopolitiques menaçants de prendre place à travers le monde », a-t-elle averti devant le Parlement européen.

Elle partage la passion du golf avec Trump

Le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche sera sa première épreuve du feu. Les Européens redoutent de se retrouver seuls à soutenir l’Ukraine, ou de subir les conséquences d’un accord de paix obtenu contre les Ukrainiens. Le milliardaire américain a promis d’arrêter la guerre en Ukraine « en vingt-quatre heures », et laissé entendre qu’il ne soutiendrait plus militairement Kiev.

Kaja Kallas devra donc tenter de convaincre le prochain président américain et, selon certains experts, elle n’est pas sans atout, à commencer par sa passion pour le golf, qu’elle partage avec Donald Trump. « Elle a toujours rencontré des Républicains (le parti de Donald Trump) à chaque fois qu’elle s’est rendue aux Etats-Unis, c’est une bonne base de départ », souligne Maria Martisiute, experte au sein du European Policy Centre.

Une tâche de grande ampleur l’attend

« Elle s’est très bien préparée et a fait forte impression » lorsqu’elle a rencontré les équipes du service diplomatique de l’UE, a indiqué à l’AFP l’un de ses responsables.

Kaja Kallas est la « la personnalité qu’il faut pour la diplomatie européenne », a lancé mercredi la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. Avant d’insister sur l’ampleur de la tâche qui l’attend : face aux « guerres, conflits et souffrances » en Ukraine, au Moyen-Orient et dans certaines parties de l’Afrique, « l’Europe doit jouer un rôle plus important ».