Bangladesh : Nouvelle enquête sur une mutinerie sanglante en 2009
Le Bangladesh a ordonné ce jeudi la création d’une commission pour enquêter sur une mutinerie militaire manquée en 2009, sur le rôle de prétendus « soutiens étrangers » et la répression qui s’en est suivie, a déclaré le chef de la commission d’enquête.
Les mutins avaient volé des milliers d’armes en février 2009 au quartier général des Bangladesh Rifles (BDR) avant de tuer de nombreux officiers dans différentes casernes.
Plusieurs centaines de soldats condamnées
Le soulèvement s’était rapidement étendu, avec des milliers de soldats prêtant allégeance aux mutins avant qu’ils ne soient écrasés par l’armée.
Des milliers de personnes avaient été arrêtées et jugées dans des tribunaux militaires spéciaux, tandis que le gouvernement fraîchement élu de Sheikh Hasina tentait de reprendre le contrôle.
Des centaines de soldats avaient été condamnées à des peines allant de quelques années de prison à la peine de mort. Les Nations unies avaient critiqué le processus pour son non-respect des règles fondamentales.
Une campagne des familles pour rouvrir l’enquête
Une précédente enquête officielle concernant ces évènements, avait attribué la violence à des années de colère refoulée parmi les soldats, qui estimaient que leurs demandes d’augmentations salariales et de meilleurs traitements étaient ignorées.
Cependant, cette enquête avait été menée sous le mandat de Sheikh Hasina, ex-dirigeante du pays (2009-2024) qui a été renversée lors d’une révolution en août, puis a fui en Inde.
Depuis sa chute, les familles des soldats tués durant la mutinerie ont mené une campagne pour rouvrir l’enquête.
L’implication de l’Inde en question
Elles ont à plusieurs reprises accusé Sheikh Hasina d’orchestrer un plan visant à affaiblir l’armée pour renforcer son propre pouvoir dans un pays sujet aux coups d’État. Les manifestants ont également pointé l’implication de l’Inde dans cet évènement.
« Nous visons à déterminer si une entité étrangère a été impliquée dans le carnage, car des accusations de complot national et international ont été soulevées », a déclaré le chef de la commission, A.L.M. Fazlur Rahman.
Le régime autoritaire de Sheikh Hasina était soutenu par New Delhi, et l’ex-Première ministre y a fui depuis le mouvement de contestation qui l’a poussée à quitter le pouvoir.