Azerbaïdjan : Le Français Théo Clerc condamné en appel à trois ans de prison pour avoir tagué le métro
Trois ans de prison pour un tag dans le métro. C’est la peine à laquelle le Français Théo Clerc a été condamné en appel en Azerbaïdjan. « La Cour d’appel a confirmé la décision du tribunal de première instance d’emprisonner le citoyen français Théo Clerc pendant trois ans en vertu de l’article sur le vandalisme », a indiqué Eltchine Sadygov, son avocat.
« L’injustice est réelle »
Agé de 38 ans, Théo Clerc a été condamné le 10 septembre à trois ans de détention pour un graffiti dans le métro alors que ses deux coaccusés, un Néo-Zélandais et un Australien, ont été condamnés, pour les mêmes faits, à une simple amende. « L’injustice est réelle », déplorait il y a quelques jours son frère, Charlie Clerc. Le ministère français des Affaires étrangères a protesté à plusieurs reprises contre sa détention jugée « arbitraire » et sa condamnation qualifiée d’« inéquitable ».
Une condamnation sur fond de tensions diplomatiques
« On se sent abandonnés », avait dénoncé Margot Fontaine, l’avocate française de Théo Clerc dans une interview pour 20 Minutes, avant le procès. « Son cas, c’est le fruit des mauvaises relations entre les deux pays ». Les tensions entre Paris et Bakou se sont exacerbées depuis que l’Azerbaïdjan a repris le contrôle du territoire du Haut-Karabakh à majorité arménienne à l’issue d’une offensive éclair en septembre 2023, qui a provoqué le déplacement de plus de 100.000 habitants.
Bakou reproche le soutien de Paris à l’Arménie tandis que les autorités françaises accusent l’Azerbaïdjan d’une ingérence concernant ses territoires d’outre-mer, que Bakou nie. Ni le président Emmanuel Macron ni un membre du gouvernement français ne se sont rendus à la COP29 pour le climat en novembre à Bakou, que l’Azerbaïdjan accuse Paris d’avoir appelé à boycotter, ce que la France récuse. Dans le même temps, un autre Français, Martin Ryan, est actuellement détenu en Azerbaïdjan, et accusé d’espionnage. Des accusations « catégoriquement » rejetées par Paris. Un troisième Français se voit interdit depuis juillet de quitter l’Azerbaïdjan, une mesure qualifiée d’ « arbitraire » par la diplomatie française, qui demande sa levée.