Autriche : Conservateur, avocat, pêcheur… Qui est l’improbable nouveau chancelier Christian Stocker ?

L’hebdomadaire Profil l’a qualifié de plus « improbable » chancelier d’après-guerre en Autriche. Il y a quelques semaines à peine, personne n’aurait parié sur lui. A 64 ans, le conservateur Christian Stocker a officiellement prêté serment, lundi, en fin de matinée.

Bruxelles pourra désormais compter sur son gouvernement proeuropéen, qui va diriger le pays de 9,2 millions d’habitants avec les sociaux-démocrates et les libéraux. L’extrême droite, arrivée en tête des législatives fin septembre, est reléguée sur les bancs de l’opposition après avoir manqué l’occasion de décrocher pour la première fois la chancellerie.

Négociation puis rupture avec l’extrême droite

Les Autrichiens n’ont vraiment découvert Christian Stocker qu’en janvier, lorsque le chancelier sortant Karl Nehammer a jeté l’éponge sans trouver de majorité. Est alors apparu en pleine lumière le secrétaire général du parti ÖVP, qui sidéra d’abord ses compatriotes en balayant en vingt-quatre heures une promesse de campagne : celle de ne pas pactiser avec le parti nationaliste FPÖ, fondé par d’anciens nazis. Il s’est alors montré tacticien, laissant le chef du FPÖ Herbert Kickl, qui avait la main, s’enfermer dans ses positions maximalistes. Avant de faire apparaître son parti – numéro deux des élections – comme un rempart contre une dérive autoritaire.

Les laborieuses discussions menées par son prédécesseur sont, sous sa gouvernance, allées très vite. « L’ÖVP a su faire preuve de souplesse » en laissant le ministère des Finances aux sociaux-démocrates, souligne l’analyste, Christian Stocker « renforçant graduellement sa crédibilité et aiguisant son profil public ».

L’ancien avocat originaire de Basse Autriche, amateur de pêche à la mouche, est devenu le nouveau visage du parti, loin de la notoriété de Sebastian Kurz, chancelier star entre 2017 et 2021. Dans les années 2000, Christian Stocker était responsable local de section et adjoint au maire dans sa ville natale de Wiener Neustadt. Marié, deux enfants, il n’a succédé qu’en 2019 à son père sur le banc des députés.

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Remarqué pour avoir bien mené la barque de l’ÖVP lors d’une épineuse commission parlementaire sur une affaire de corruption, il est nommé secrétaire général trois ans plus tard, délaissant les terrains de golf et son saxophone, deux de ses autres passe-temps.