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Attaques contre Macron, boycott de la Cop29… Les raisons de la colère entre l’Azerbaïdjan et la France

Nouvel épisode de tensions entre Paris et Bakou. La ministre française de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher a annoncé mercredi qu’elle ne se rendrait pas à la COP29 après les attaques « inacceptables » du président azerbaïdjanais Ilham Aliev « contre la France et l’Europe » tenus lors de la conférence de l’ONU sur le changement climatique, présidée cette année par l’Azerbaïdjan. Mais de quoi s’agit-il au juste ? On vous explique.

Quel est le contexte ?

Bon, déjà, il faut savoir que les relations entre l’Azerbaïdjan et la France sont très tendues depuis un moment. La raison : le soutien français à l’Arménie, l’ennemi historique de l’Azerbaïdjan. Ces tensions se sont exacerbées depuis la reprise de contrôle de l’enclave du Haut-Karabakh par Bakou à l’issue d’une offensive éclair, en septembre 2023, au prix de l’exode de plus de 100.000 Arméniens. Mais ce n’est pas tout. Paris a accusé l’Azerbaïdjan d’ingérence pendant les récentes émeutes en Nouvelle-Calédonie. Des allégations rejetées par Bakou.

De quoi le président azerbaïdjanais accuse-t-il Macron ?

Dans un discours à la COP29 à Bakou, le président azerbaïdjanais Ilham Aliev a réitéré ses attaques contre Paris, dénonçant l’histoire coloniale de la France et parlant de « crimes » du « régime du président Macron » dans ses territoires d’outre-mer, dont la Nouvelle-Calédonie. « Les leçons des crimes de la France dans ces prétendus territoires d’outre-mer ne seraient pas complètes sans mentionner les récentes violations des droits humains par le régime », a-t-il déclaré. « Le régime du président Macron a tué 13 personnes et blessé 169 personnes […] pendant les légitimes protestations du peuple kanak en Nouvelle-Calédonie », a-t-il dit, très applaudi au terme de son discours par une partie des représentants des îles.

Quelle a été la réaction gouvernementale ?

Depuis Paris, la ministre française de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher a jugé « inacceptables » ces propos « contre la France et contre l’Europe », devant les sénateurs. Lors de la séance de questions au gouvernement, elle a reproché à l’Azerbaïdjan d’instrumentaliser « la lutte contre le dérèglement climatique pour un agenda personnel indigne ». Selon elle, ces attaques constituent de plus une « violation flagrante du code de conduite » de la convention cadre des Nations unies sur le changement climatique.

« Les attaques directes contre notre pays, ses institutions et ses territoires sont injustifiables », a fustigé Agnès Pannier-Runacher, « les propos tenus par l’Azerbaïdjan en faveur des énergies fossiles sont également inacceptables ». « Cela est indigne d’une présidence de la COP », a-t-elle poursuivi. Résultat : la ministre a annoncé qu’elle ne se rendrait pas à Bakou la semaine prochaine, jugeant « ironique que l’Azerbaïdjan, régime répressif et liberticide, donne des leçons de droits de l’Homme ».