Attaque de Magdebourg : Le gouvernement d’Olaf Scholz promet « une enquête » et des explications sur la sécurité
Déjà en difficulté politiquement, Olaf Scholz doit désormais gérer la crise générée par l’attaque au marché de Noël de Magdebourg. Le gouvernement allemand a promis dimanche une enquête pour clarifier d’éventuelles erreurs des autorités dans la prévention de l’attaque meurtrière à la voiture-bélier.
« Les autorités chargées d’enquêter éclairciront tous les aspects de l’affaire » ce qui inclura « un examen minutieux des indices existants dans le passé et de la manière dont ils ont été suivis », a déclaré la ministre de l’Intérieur, Nancy Faeser, au journal dominical Bild am Sonntag. Signe de la pression sur le gouvernement du chancelier Olaf Scholz, à deux mois d’élections anticipées fin février, Nancy Faeser sera auditionnée dès le 30 décembre sur les dysfonctionnements ayant pu conduire à l’attaque.
Pas de « danger particulier », selon un rapport l’an dernier
Elle sera interrogée, ainsi que plusieurs hauts fonctionnaires, par la commission parlementaire de contrôle et la commission des affaires intérieures du Bundestag (chambre basse du Parlement), a appris l’AFP de source parlementaire. L’Office fédéral de la police criminelle (BKA) soutient les enquêtes des autorités de Saxe-Anhalt, la région de l’est de l’Allemagne dont Magdebourg est la capitale, a précisé la ministre de l’Intérieur.
Selon le magazine Der Spiegel, les services secrets saoudiens avaient adressé il y a un an une mise en garde à leurs correspondants allemands du BND au sujet de Taleb Jawad al-Abdulmohsen. L’avertissement est resté sans effet. La police allemande, après une évaluation « de risque » l’an dernier, avait jugé qu’il ne présentait pas de « danger particulier », rapporte dimanche Die Welt.
« L’impéritie de l’administration, qui a permis l’horreur de Magdebourg, laisse sans voix », a critiqué Alice Weidel, la cheffe de file de l’extrême droite allemande donnée en forte progression aux législatives du 23 février. Même discours chez l’autre parti anti-système, de gauche radicale cette fois, BSW, dont la responsable, Sahra Wagenknecht, exige des explications après qu’un « si grand nombre de mises en garde ont été ignorées ».