Arme nucléaire : que prévoit le traité New Start entre Russie et États-Unis, qui expire bientôt ?
Le traité de désarmement New Start, signé par les Etats-Unis et la Russie en 2010, expire le 5 février 2026. Selon le président russe Vladimir Poutine, la Russie est prête à continuer de respecter les restrictions quantitatives centrales prévues par le traité après cette date.
Date d’expiration : le 5 février 2026. Le traité de désarmement New Start, signé par les États-Unis et la Russie à Prague en 2010, approche de son terme. Lundi, le président russe Vladimir Poutine a suggéré de prolonger les termes de cet accord d’un an. « La Russie est prête, après le 5 février 2026, à continuer de respecter les restrictions quantitatives centrales prévues par le traité », a-t-il déclaré. Mais que stipule exactement cet accord ?
**« Non-prolifération »**
Négocié par les anciens présidents Barack Obama et Dmitri Medvedev, le traité New Start reprend la nomenclature des traités START (« Strategic Arms Reduction Treaty »), qui ont été trois accords conclus entre l’URSS et les États-Unis dans les années 1990. Son but est de relancer la dynamique de non-prolifération des armes nucléaires, s’inscrivant dans la politique de « Reset » initiée par le président américain, une tentative de rétablir les relations entre Washington et Moscou. « L’idée de ce traité est donc de relancer cette dynamique par le désarmement, selon les termes du traité de non-prolifération, tout en visant à améliorer les relations russo-américaines », résume Isabelle Facon, spécialiste des politiques de sécurité et de défense russe et directrice adjointe de la Fondation pour la recherche stratégique, dans *Libération*.
Dans le détail, il limite les deux puissances à 1.550 ogives nucléaires déployées et à 700 missiles et bombardiers déployés. Bien que ce chiffre soit largement suffisant pour anéantir la planète plusieurs fois, il représente néanmoins une réduction de « 30 % du nombre de têtes nucléaires utilisables », précisait Philippe Migault, chercheur à l’Iris et cofondateur de l’institut Brenus, dans un entretien avec *20 Minutes*. Le traité inclut également des inspections réciproques sur des sites russes et américains, visant à vérifier le respect des conditions convenues.
**Prolongation en 2021**
Ce traité devait initialement expirer en 2021, mais les administrations de Joe Biden et Vladimir Poutine avaient convenu d’une prolongation jusqu’en février 2026, malgré des relations déjà tendues. En 2023, alors que la Russie a lancé son offensive contre l’Ukraine depuis un an, Vladimir Poutine annonce la suspension de la participation de la Russie à New Start. Selon lui, Moscou ne pouvait pas permettre les inspections américaines de ses sites nucléaires à une époque où Washington et ses alliés de l’Otan affirmaient ouvertement que la défaite de Moscou à Kiev était leur objectif. Malgré cette méfiance et cette tension, la Russie ne se retire pas complètement de l’accord.
Avec cette possible prolongation d’un an, Vladimir Poutine ouvre la voie à un nouveau sursis. Cependant, cela ne se fera pas sans conditions. « Nous pensons que cette mesure ne sera viable que si les États-Unis agissent de manière analogue et ne prennent pas de mesures qui sapent ou violent le ratio actuel de capacités de dissuasion », a averti le président russe. En juillet, Donald Trump avait assuré qu’il souhaitait maintenir les limitations prévues par New Start. « Ce n’est pas un accord dont on souhaite l’expiration. Nous commençons à y travailler », avait-il déclaré aux journalistes. Le républicain avait en outre proposé d’inclure la Chine dans ce traité, proposition que Pékin refuse. Toutefois, le ministère chinois des Affaires étrangères a qualifié d’« attitude positive » la suggestion de la Russie, rapporte Reuters.

