Andrej Babis, milliardaire et trumpiste, est le nouveau Premier ministre tchèque.
Andrej Babis a été officiellement nommé Premier ministre de la République tchèque par le président Petr Pavel ce mardi. Il a signé un accord de coalition avec les partis eurosceptiques d’extrême droite SPD et de droite La Voix des automobilistes, ne disposant pas de la majorité suffisante pour gouverner seul, avec 80 sièges sur 200.
Quatre ans après avoir perdu le pouvoir, Andrej Babis a été réinstallé comme Premier ministre de la République tchèque ce mardi. À 71 ans, l’ancien dirigeant, qui a déjà occupé ce poste de 2017 à 2021, a été nommé officiellement par le président Petr Pavel. N’ayant pas la majorité nécessaire pour gouverner seul, avec 80 sièges sur 200, il a signé un accord de coalition avec les partis eurosceptiques d’extrême droite SPD et de droite La Voix des automobilistes.
Andrej Babis a axé sa campagne sur la promesse d’augmenter les prestations sociales et de réduire l’aide portée à l’Ukraine, en prônant un « Tchèques d’abord ». Son retour au pouvoir pourrait marquer une position plus critique envers Bruxelles et un rapprochement avec la Hongrie et la Slovaquie, deux pays ayant rejeté toute aide militaire à l’Ukraine et entravant les sanctions contre la Russie. En 2024, il a cofondé avec Viktor Orbán le groupe parlementaire eurosceptique « Patriotes pour l’Europe ». Cependant, il a finalement écarté l’idée d’organiser un référendum sur la sortie de l’UE, qu’il avait pourtant envisagée.
Ancien membre du parti communiste et autoproclamé trumpiste, Babis a fait fortune dans les affaires. Classé comme la septième fortune du pays par Forbes, il dirige principalement le conglomérat alimentaire et chimique Agrofert, qu’il a fondé en 1993. Né à Bratislava, il a choisi la nationalité tchèque après la séparation de la Tchécoslovaquie en 1993. Il s’est engagé en politique en 2011 avec la création du mouvement Action des citoyens mécontents (ANO, « Oui » en tchèque).
Après une courte défaite aux législatives de 2021, il n’a pas réussi à être élu président en 2023 face à Petr Pavel. Suite à la victoire d’ANO aux dernières législatives, il a posé comme condition pour être nommé chef du gouvernement la résolution de possibles conflits d’intérêts liés à ses activités d’homme d’affaires. Andrej Babis a donc déclaré qu’il allait transférer les activités de son conglomérat vers une structure indépendante, en attendant que ses enfants en héritent.
Les accusations de malversations à son encontre demeurent tenaces, et ses détracteurs lui reprochent de mêler les intérêts de la République tchèque à ceux de son groupe. Il fait toujours face à des poursuites pour fraude aux subventions européennes en 2007, des accusations qu’il rejette. De même, il dément les allégations selon lesquelles il aurait été un agent de la police secrète communiste dans les années 1980.

