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Allemagne : une fusillade dans une église à Hambourg fait plusieurs morts et blessés, l’auteur serait parmi les victimes

« Une importante intervention policière a actuellement lieu à Alsterdorf », un quartier au nord de la ville, a simplement confirmé sur Twitter la police de Hambourg (nord-ouest). « Selon les premières constatations, un coup de feu a été tiré dans une église », poursuit la police. « Plusieurs personnes ont été grièvement blessées, certaines même mortellement ».

L’auteur de la fusillade pourrait se trouver parmi les personnes décédées, a indiqué la police de la ville portuaire du nord de l’Allemagne . Il y a « des indications qu’un auteur se trouve éventuellement dans le bâtiment, éventuellement même parmi les morts », a indiqué un porte-parole de la police sur la chaîne de télévision NTV.

« Bain de sang »

Selon des médias allemands, la fusillade aurait fait sept morts et plusieurs blessés, dont certains graves. Le quotidien Bild évoque un « bain de sang » et affirme que les faits se sont déroulés « dans une église des Témoins de Jéhovah ».

Selon plusieurs médias, la population de la cité portuaire a été avertie d’un « danger extrême » via l’application d’alerte catastrophe, la police appelant à éviter la zone concernée. « Mettez-vous immédiatement à l’abri dans un bâtiment », ajoute le message demandant de « ne téléphoner qu’en cas d’extrême urgence, pour ne pas surcharger les lignes ».

« Vers 21 heures, un ou plusieurs inconnus ont tiré sur des personnes dans une église », a de son côté indiqué l’Office fédéral de protection civile. « Evitez la zone de danger. Dans la zone de danger, restez à l’endroit où vous vous trouvez et ne vous rendez pas à l’extérieur pour le moment », a demandé l’Office dans un communiqué.

La police considère la fusillade comme un acte isolé, rapporte pour sa part l’agence de presse allemande dpa.

Les autorités allemandes restent sur le qui-vive ces dernières années face à une double-menace terroriste, le djihadisme et l’extrémisme de droite. L’Allemagne reste une cible pour des groupes djihadistes, en particulier en raison de son engagement au sein de la coalition combattant le groupe EI en Irak et en Syrie et dans celle qui avait été déployée en Afghanistan après 2001.

Depuis 2013 et jusqu’à fin 2021, le nombre d’islamistes considérés comme dangereux se trouvant en Allemagne a été multiplié par cinq pour s’établir actuellement à 615, selon le ministère de l’Intérieur. Celui des salafistes est lui évalué à environ 11.000, soit deux fois plus qu’en 2013.

Après une mise en garde du FBI, les autorités allemandes avaient notamment annoncé le 8 janvier l’arrestation de deux Iraniens soupçonnés d’avoir voulu commettre un attentat « islamiste » chimique à la ricine et au cyanure.

Une autre menace pèse sur l’Allemagne, incarnée par l’extrême droite, après plusieurs attaques meurtrières ces dernières années visant des lieux communautaires ou religieux.

Dans l’attentat raciste de Hanau, près de Francfort (ouest), perpétré en février 2020, un Allemand impliqué dans la mouvance complotiste avait abattu neuf jeunes, tous d’origine étrangère.

Entre 2000 et 2007, un groupuscule néonazi baptisé NSU avait déjà assassiné neuf migrants et une policière. Deux de ses membres se sont suicidés avant leur arrestation et le troisième, une femme, a été condamnée à une peine de prison à perpétuité.