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Allemagne : Jan Marsalek, ex-directeur de Wirecard, retrouvé à Moscou après cinq ans.

Jan Marsalek, ex-directeur de Wirecard âgé de 45 ans, est en fuite depuis 2020 et selon une enquête, il vivrait à Moscou. Il serait sous la protection des services de renseignement russe (FSB) et aurait adopté une nouvelle identité depuis juin 2023.


Il est au centre de l’un des plus grands scandales économiques en Allemagne. Jan Marsalek, un Autrichien de 45 ans et ancien directeur du désormais déchu géant de la finance numérique Wirecard, est en fuite depuis 2020. Une enquête conjointe de plusieurs médias internationaux, publiée mardi, affirme qu’il vivrait à Moscou. « Utilisant de fausses identités, il demeure étroitement lié au régime de Vladimir Poutine », rapporte le quotidien autrichien *Der Standard*. Ce dernier a collaboré avec les médias allemands *Der Spiegel* et ZDF, ainsi que la chaîne américaine PBS et la plateforme russe The Insider pour mener à bien cette enquête.

Le collectif a diffusé une photo prise en juillet à Moscou, montrant l’ancien homme d’affaires impliqué dans la faillite de Wirecard, qui a falsifié massivement ses comptes pendant des années. Ce comportement a précipité l’effondrement de cette ancienne entreprise du DAX, principal indice boursier allemand, entraînant des drames financiers pour de nombreux investisseurs. Par ailleurs, le parquet de Munich enquête sur lui pour soupçon de fraude en bande organisée et malversation. Il est également recherché par Interpol en raison de son rôle en tant qu’ex-bras droit de Markus Braun, l’ingénieur informaticien qui dirigeait Wirecard.

### Devenu espion pour la Russie en Ukraine

Grâce à des documents provenant d’enquêtes policières, à des SMS interceptés, ainsi qu’à des informateurs et des données accessibles au public, les médias ont reconstitué ses déplacements. Sous la protection des services de renseignement russes (FSB), il aurait pris une nouvelle identité, au moins depuis juin 2023, en se faisant passer pour un Ukrainien naturalisé lors de l’annexion du Donbass par la Russie, et travaillerait apparemment pour les services secrets russes.

Son nouveau nom, Alexander Nelidov, aurait « attiré l’attention dans des données de réservation qui ont fuité, lors de la vérification des voyages de sa compagne », également espionne. « Entre janvier et novembre 2024 », son numéro de téléphone « a été localisé plus de 300 fois aux alentours du siège du FSB […], selon des données de localisation provenant d’une base de données russe », indique *Der Standard*.

Le journal affirme qu’il se serait rendu à plusieurs reprises en Crimée, péninsule annexée par la Russie, et publie une photo le montrant en treillis militaire avec le symbole de guerre russe « Z ». Il aurait également été aperçu dans des zones de conflit en Ukraine orientale et à Marioupol.

Les autorités allemandes ont émis un mandat d’arrêt à son encontre et ont formulé une demande d’entraide judiciaire à Moscou. Cependant, la Russie nie officiellement connaître sa localisation.