Afghanistan : Un homme exécuté publiquement dans un stade
Un homme a été exécuté jeudi matin dans un stade bondé du nord-ouest de l’Afghanistan, portant à 11 le nombre de condamnés tués publiquement depuis le retour des talibans au pouvoir en 2021, selon un décompte de l’AFP. L’homme a été tué de trois balles tirées par la famille des victimes après qu’elle a refusé de lui pardonner, en vertu du principe islamique de « qisas », ou loi du talion.
Une exécution publique a eu lieu mardi matin dans un stade bondé au nord-ouest de l’Afghanistan, portant à 11 le nombre d’hommes exécutés publiquement depuis le retour au pouvoir des talibans en 2021, selon un compte rendu de l’AFP.
La Cour suprême a communiqué qu’un homme, reconnu coupable de deux meurtres, a été exécuté à Qala-I-Naw, la capitale de la province de Badghis, « en présence d’habitants » de la ville. Le jour précédent, les autorités avaient incité les habitants sur les réseaux sociaux à « participer à l’événement », tout en interdisant, comme à leur habitude, l’utilisation d’appareils photo ou de téléphones portables afin d’éviter la diffusion d’images.
Selon un correspondant de l’AFP sur place, plusieurs dizaines de milliers de personnes ont assisté à cette exécution. L’homme a été abattu de trois balles tirées par les membres de la famille des victimes, qui ont refusé de lui accorder leur pardon, conformément au principe islamique de « qisas », ou loi du talion.
Bien que les exécutions publiques aient été fréquentes lors du premier gouvernement taliban, entre 1996 et 2001, leur nombre a considérablement diminué depuis leur retour à Kaboul à l’été 2021. Avant cette exécution, dix hommes avaient été tués par balles dans différentes provinces, dont quatre en une seule journée en avril dernier.
« Les talibans pratiquent des exécutions publiques répétées, ce qui constitue une violation flagrante de la dignité humaine et du droit international », a averti en avril l’ONG Amnesty International, appelant la communauté internationale à faire pression sur Kaboul pour mettre fin à ces châtiments.
Depuis août 2021, les autorités procèdent également à des flagellations publiques pour d’autres infractions, telles que le vol, l’adultère ou la consommation d’alcool. Les ordres d’exécution sont signés par le chef suprême des talibans, l’émir Hibatullah Akhundzada, qui vit retiré dans son bastion de Kandahar et gouverne le pays par décrets et instructions.

