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Affaire Stormy Daniels : A dix jours de la sentence, le juge se prononce contre de la prison pour Trump

Selon l’ordonnance du juge Juan Merchan, rendue publique vendredi, Donald Trump, reconnu coupable de falsification comptable aggravée et de tentative de manipulation électorale, devra comparaître à New York pour connaître sa sentence le 10 janvier, dix jours avant sa prise de fonction à la Maison-Blanche. Bien que la peine d’incarcération reste une possibilité juridique, le magistrat a déclaré ne pas être favorable à une telle mesure contre le futur président. Donald Trump pourra choisir de comparaître en personne ou par visioconférence.

Le porte-parole de Donald Trump, Steven Cheung, a vivement dénoncé une « atteinte directe à l’immunité présidentielle » après l’annonce de la peine du président élu. Cette condamnation intervient dans le cadre d’une affaire de paiements dissimulés à la star du X Stormy Daniels, qui avait conduit, le 30 mai dernier, à une décision judiciaire historique.

Procès sous haute tension politique

Le procès, qui avait duré six semaines dans un climat tendu en pleine campagne électorale, avait abouti à une condamnation de Donald Trump sur 34 chefs d’accusation. La justice new-yorkaise lui reproche d’avoir dissimulé un versement de 130.000 dollars à Stormy Daniels, peu avant l’élection présidentielle de 2016, dans le but de taire une supposée liaison extraconjugale. Donald Trump a toujours nié tout rapport avec l’actrice de films pour adultes.

Depuis, le camp de Donald Trump a multiplié les recours pour faire annuler ce verdict, invoquant l’immunité présidentielle. Malgré une décision de la Cour suprême, en juillet dernier, élargissant les protections présidentielles, le juge Juan Merchan a poursuivi la procédure, suscitant la colère des proches du président élu.

Pression sur la justice et « chasse aux sorcières »

Steven Cheung n’a pas mâché ses mots à l’encontre de la justice et de l’administration sortante de Joe Biden, accusée d’orchestrer une « chasse aux sorcières ». Selon lui, la décision de maintenir la procédure pénale malgré l’immunité élargie par la Cour suprême est une manœuvre politique visant à déstabiliser la présidence à venir.

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Le procureur de Manhattan, Alvin Bragg, a tenté de limiter les répercussions politiques en proposant de ne pas infliger de peine de prison à Donald Trump ou de suspendre la procédure pendant son mandat. Une proposition rejetée par le camp du président élu, qui continue de dénoncer une cabale judiciaire.

Un dernier obstacle au pénal pour Trump

Alors que la justice fédérale a abandonné deux procédures pénales contre lui, liées à l’élection de 2020 et à la rétention de documents classifiés, cette affaire reste la seule épée de Damoclès judiciaire au pénal pour Donald Trump. Cependant, sur le plan civil, il fait encore face à plusieurs procédures financières à New York, où il pourrait être condamné à des centaines de millions de dollars de dommages et intérêts.

Pour l’heure, la procédure pénale concernant Stormy Daniels suit son cours, marquant un épisode inédit dans l’histoire des Etats-Unis : celui d’un président élu, jugé et condamné avant même son entrée en fonction, malgré une immunité présidentielle élargie. La décision finale du juge sera cruciale pour définir les contours judiciaires du second mandat de Donald Trump.