Affaire Maddie : 18 ans plus tard, le père critique la presse.
Gerry McCann a dénoncé l’impact destructeur de la couverture médiatique autour de la disparition de sa fille Madeleine en 2007, affirmant que sa famille s’était sentie « chanceuse d’avoir survécu » à cette exposition. Il appelle le Premier ministre Keir Starmer à relancer la seconde phase de la Leveson Inquiry, abandonnée en 2012 malgré les promesses travaillistes.
Dans une interview diffusée sur la BBC, Gerry McCann a exprimé son indignation face à l’effet dévastateur de la couverture médiatique entourant la disparition de sa fille Madeleine en 2007, affirmant que sa famille s’était sentie « chanceuse d’avoir survécu » à cette exposition. Il décrit une pression constante, notamment avec des « photographes allant jusqu’à coller leurs appareils contre la vitre » de leur véhicule, ce qui a terrifié leurs jumeaux alors âgés de deux ans. « Il y a des moments où j’avais l’impression de me noyer », confie-t-il, évoquant une intrusion qui a profondément perturbé leur quotidien.
Au-delà des atteintes à leur vie privée, Gerry McCann accuse certains médias d’avoir compromis l’enquête. Il se plaint de « histoires inventées », de « mensonges » et surtout de la diffusion d’informations confidentielles, telles que des déclarations de témoins destinées uniquement à la police. Selon lui, ces pratiques ont entravé la recherche de la vérité et ont favorisé des dérives, comme la médiatisation de Julia Wandelt, qui affirmait à tort être Madeleine avant d’être condamnée pour harcèlement.
Aux côtés d’une trentaine de signataires, Gerry et Kate McCann ont appelé le Premier ministre Keir Starmer à relancer la seconde phase de l’enquête Leveson, abandonnée en 2012 malgré des promesses de la part des travaillistes. Ce volet devait examiner en profondeur les relations entre journalistes, responsables politiques et forces de l’ordre, suite au scandale des écoutes téléphoniques de *News of the World*, qui avait déjà conduit à une réforme du système de régulation de la presse.
Alors que le principal suspect, Christian Brueckner, n’a jamais été inculpé et a été libéré en Allemagne après avoir purgé une peine pour crimes sexuels, Gerry McCann admet qu’après dix-huit ans, « l’espoir est mince » de retrouver sa fille, même s’il « n’est pas éteint ». Il souligne aussi la nécessité de faire toute la lumière sur cette affaire : « Nous devons savoir ce qui lui est arrivé. »

