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À Moscou, Bachar al Assad prépare l’avenir pacifié de la Syrie avec Vladimir Poutine

Commencée mercredi en début d’après-midi, la rencontre du chef d’État syrien avec son homologue Vladimir Poutine, a une nouvelle fois permis d’insister sur le renforcement des relations bilatérales entre les deux partenaires, tant sur le plan politique que commercial ou humanitaire.

Réconcilier Syrie et Turquie

“Nous sommes en contact permanent et nos relations se développent”, a déclaré M. Poutine au début de l’entretien, saluant les “résultats importants” obtenus par Moscou et Damas dans la “lutte contre le terrorisme international”. Le régime Assad sait ce qu’il doit à la Russie, dont l’intervention militaire lancée en septembre 2015 a permis de repousser des groupes rebelles et djihadistes ainsi que de récupérer de larges portions du territoire national qui étaient passées sous leur contrôle.

Mais le principal point à l’ordre du jour fut consacré aux perspectives d’un règlement général de la situation en Syrie et dans son voisinage immédiat. La Russie tente en particulier de réconcilier la Syrie et la Turquie, toujours impliquée et présente dans le nord-ouest syrien. Moscou, qui a développé une alliance de circonstance ces dernières années avec Ankara (malgré leur opposition dans ce dossier), prépare une réunion diplomatique quadripartite. Celle-ci doit réunir, cette semaine dans la capitale russe, les ministres des Affaires étrangères russe, syrien, turc et iranien, avant un éventuel sommet présidentiel.

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Un environnement régional en mutation

Alors qu’une treizième année de conflit débute dans son pays, Bachar al Assad tente de sortir de son isolement diplomatique, en s’appuyant paradoxalement sur des alliés, la Russie et l’Iran (dont les forces respectives sont présentes en Syrie), tout aussi largement isolés dans la communauté internationale.

Le maître de Damas, qui s’est rendu plusieurs fois à Moscou (dont la dernière fois en septembre 2021) et à Téhéran depuis le début de la guerre civile dans son pays, poursuit des rencontres pour parvenir à cet objectif. Le 9 février, il a reçu dans la capitale syrienne, le chef de la diplomatie iranien Hossein Amir Abdollahian. Le moment est peut-être plus propice que jamais. L’environnement régional est en pleine mutation, moins d’une semaine après l’annonce d’une normalisation inattendue entre l’Iran chiite et l’Arabie saoudite sunnite, sept ans après leur rupture de dialogue. Et il n’est pas impossible qu’un événement dramatique comme le double tremblement de terre du 6 février en Turquie et en Syrie, qui a fait près de 60 000 morts dont près de 6 000 en Syrie, favorise un rapprochement entre les deux pays.