Xiaomi SU7 et YU7 en Europe : prix et risques à considérer

Les Xiaomi SU7 et YU7 sont disponibles à la vente en Europe via un importateur allemand, auto-china.com, sans attendre le lancement officiel de Xiaomi. Les prix pour ces modèles importés peuvent atteindre 151 500 euros pour le SU7 Ultra, représentant un surcoût allant jusqu’à 186 % par rapport aux tarifs en Chine.

Vous souhaitez conduire une Xiaomi SU7 ou YU7 en Europe sans attendre le lancement officiel ? C’est désormais réalisable grâce à un importateur allemand.

Cependant, attention : les prix sont stratosphériques (jusqu’à 151 500 euros pour la version Ultra), les fonctionnalités sont limitées et le type de prise de recharge chinois nécessitera que vous transportiez des adaptateurs.

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Un importateur allemand prend les devants

L’entreprise allemande auto-china.com a anticipé et propose déjà plusieurs unités des modèles YU7, SU7 Max et même de la version Ultra développée avec 1 500 chevaux.

Le site propose un configurateur avec de nombreuses options disponibles en Chine, ce qui laisse présager d’un service sérieux capable de livrer ces modèles prêts à l’emploi.

Ces voitures importées de Chine et immatriculées en Allemagne peuvent théoriquement circuler sur les routes européennes, que ce soit en France, en Espagne ou ailleurs dans l’UE. En effet, une SU7 immatriculée en France a été aperçue.

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Sur le papier, cela peut sembler intéressant. Toutefois, en scrutant les détails, de nombreuses incertitudes apparaissent rapidement, notamment un prix qui peut donner le vertige.

Quand le prix chinois rencontre la réalité européenne

Accrochez-vous, car les tarifs sont réellement élevés. Le prix du Xiaomi SU7 Max se monte à 83 471 euros alors qu’il coûte environ 36 000 euros en Chine, selon le taux de change actuel. Cela représente un surcoût astronomique de 132 %, soit plus du double. Le YU7 Max suit cette tendance avec un prix de 82 000 euros contre 40 000 euros en Chine, ce qui correspond à un surcoût de 105 %.

Le comble est atteint avec le SU7 Ultra, dont le prix est de 151 502 euros, alors qu’il coûte seulement 53 000 euros en Chine. Ce qui représente un surcoût remarquable de 186 %, grimpant presque à trois fois le prix chinois. Pour donner une idée, à ce tarif, vous pourriez acquérir une Porsche Taycan Turbo S neuve, dont le prix tourne autour de 130 000 euros.

Ces prix exorbitants s’expliquent par la marge de l’importateur, les frais d’immatriculation, les homologations nécessaires, le transport depuis la Chine, ainsi qu’une série de démarches administratives complexifiées pour ces voitures qui circulent pour la première fois sur les routes européennes.

Le cauchemar de la recharge au quotidien

Au-delà de ces prix très élevés, un problème bien plus concret se pose : la recharge. Les modèles importés de Chine sont équipés de prises au standard chinois GB/T, qui sont entièrement incompatibles avec les bornes européennes Type 2 et CCS2.

Concrètement, il vous faudra nécessairement utiliser des adaptateurs GB/T vers CCS2 pour effectuer chaque recharge publique. Cependant, le problème est bien plus qu’un simple inconfort. Plusieurs utilisateurs ont signalé que ces adaptateurs limitent significativement la puissance de charge rapide.

Alors que le SU7 annonce des capacités supérieures à 250 kW, certains utilisateurs doivent se contenter d’environ 100 kW à cause de l’adaptateur.

Le poids de ces adaptateurs impose également des contraintes mécaniques sur la prise, pouvant potentiellement l’endommager. À la maison, vous devrez aussi investir dans des câbles et adaptateurs spécifiques pour relier votre wallbox européenne à la prise GB/T de la voiture.

Des technologies payées mais inutilisables

Évoquons maintenant toutes ces technologies avancées qui font l’attrait des Xiaomi en Chine. L’assistant personnel intégré, la connectivité optimale avec les smartphones, les systèmes de conduite autonome sophistiqués, et les applications d’infodivertissement. Préparez-vous à une déception : la plupart seront probablement désactivées ou peu fonctionnelles en dehors de la Chine.

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L’assistant vocal risque de mal comprendre le français, les applications de navigation utiliseront des cartes chinoises inutilisables en Europe, et la connectivité avec votre smartphone européen pourrait poser problème.

Concernant les systèmes de conduite autonome, c’est encore plus problématique : plusieurs packs incluent des fonctions qui risquent de ne pas être conformes à la réglementation européenne. Ces systèmes pourraient être illégaux sur nos routes ou, au mieux, totalement désactivés. Vous dépensez beaucoup d’argent pour des options que vous ne pourrez jamais activer.

Le casse-tête du service après-vente

Sans commercialisation officielle de Xiaomi en Europe, vous dépendez entièrement de l’importateur pour le service après-vente. Il n’y a pas de réseau de concessionnaires officiels, pas de garages agréés à proximité, et pas de hotline constructeur en français. Les pièces détachées devront être commandées spécifiquement en Chine, avec des délais s’élevant à plusieurs semaines, voire plusieurs mois. De plus, ces pièces risquent d’être très coûteuses.

Quant à la garantie constructeur, Xiaomi ne la reconnaîtra probablement pas hors du marché chinois. Si un problème sérieux se présente, vous pourriez vous retrouver seul face à des frais de réparation exorbitants, sans recours auprès du constructeur. L’importateur pourrait proposer sa propre garantie, mais elle sera sans doute plus limitée qu’une garantie constructeur officielle valide dans toute l’Union européenne.

Les normes européennes évoluent aussi constamment, surtout en ce qui concerne les voitures autonomes et connectées. Rien ne garantit que ces véhicules, importés aujourd’hui, resteront conformes à l’avenir. Vous pourriez avoir à payer pour des modifications coûteuses dans quelques années, voire vous retrouver avec un véhicule que vous ne pourrez plus conduire légalement.

Xiaomi arrive officiellement, mais il faudra patienter

La bonne nouvelle est que Xiaomi a confirmé son intention de commercialiser officiellement ses voitures en Europe. La mauvaise, c’est que ce ne sera « pas pour tout de suite ». Les experts estiment que les premiers modèles pourraient arriver dans les concessions européennes en 2026, voire 2027.

Lorsque Xiaomi fera enfin son arrivée officielle, les voitures seront complètement adaptées. Elles disposeront de prises CCS2, compatibles avec toutes les bornes du continent, sans nécessiter d’adaptateur.

Les logiciels seront localisés en français et offriront des services de navigation utilisant des cartes européennes fiables. Une garantie constructeur valable dans toute l’UE vous protègera. Un véritable réseau de service après-vente sera établi, comprenant des concessionnaires, des garages agréés et des stocks de pièces détachées.

Tout cela devrait être proposé à des prix nettement inférieurs aux tarifs prohibitifs appliqués aujourd’hui par les importateurs parallèles.

Attendez le lancement officiel

En somme, sauf si vous êtes un inconditionnel de Xiaomi et que l’argent n’est pas un souci, il est fortement conseillé d’attendre. Payer plus du double, voire le triple du prix chinois pour une voiture dont les fonctionnalités sont restreintes, avec des problèmes de recharge quotidiens, une garantie incertaine et un service après-vente compliqué n’a pas de sens.

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L’intérêt pour les voitures Xiaomi est parfaitement justifié. Le YU7 a battu des records de ventes en Chine, les retours sont excellents, le design séduit, et les performances sont impressionnantes. Cependant, cet engouement ne doit pas vous faire oublier les réalités pratiques et financières d’un achat importé à l’heure actuelle.

Pour aller plus loin
J’ai eu l’occasion de monter à bord du Xiaomi YU7, et j’ai été impressionné par la qualité de ce véhicule électrique chinois.

Dans deux ou trois ans maximum, vous pourrez acquérir exactement le même véhicule parfaitement adapté à l’Europe, avec un véritable support constructeur, un réseau de recharge natif, le tout à un prix beaucoup plus raisonnable. La frustration de l’attente sera bien compensée par la tranquillité d’esprit et les économies réalisées.