Windows 11 : une modification améliore les performances des SSD.
Une modification dans le registre permet d’activer un nouveau pilote NVMe issu de Windows Server 2025, offrant des gains de performances allant jusqu’à 80% selon les tests de Microsoft. En utilisant ce pilote, Windows abandonne la couche de compatibilité, mais cela peut causer des problèmes d’identification matérielle et affecter les logiciels de sauvegarde et le chiffrement BitLocker.

La situation semble quelque peu illogique. Vous achetez un SSD NVMe Gen5 à un prix élevé, capable de débits impressionnants, mais Windows continue de communiquer avec lui comme s’il s’agissait d’un ancien disque dur à plateaux des années 2000. En termes simples, Microsoft utilise une couche d’émulation SCSI pour traduire les commandes modernes, ce qui constitue un goulot d’étranglement historique.
Heureusement, une évolution est en cours. Microsoft a mis en place un support NVMe natif pour Windows Server 2025, permettant des gains de performances atteignant jusqu’à 80% selon leurs propres tests.

La bonne nouvelle ? Windows 11 et Server 2025 partagent le même noyau. La communauté de Deskmodder a découvert que ce pilote innovant est déjà présent dans votre système ; il suffit de l’activer.

Cependant, prenez garde avant d’ouvrir regedit. Bien que la perspective d’un PC plus réactif soit séduisante, la réalité de cette manipulation est bien plus complexe qu’un simple « clic-droit ». Ce n’est pas une fonctionnalité destinée au grand public.
Fonctionnement
Pour saisir l’enjeu, il convient d’examiner ce que ce hack modifie. En ajoutant trois clés spécifiques dans le registre, vous forcez Windows 11 à abandonner sa vieille couche de compatibilité pour adopter le pilote nvmedisk.sys.
Concrètement, cela permet de sauter une étape de traduction, réduisant ainsi la sollicitation du processeur (ce qui est toujours avantageux) et rendant les échanges avec le stockage plus directs. Pour les curieux, voici les clés à modifier, mais n’agissez pas tout de suite :
FeatureManagementOverrides/v 735209102FeatureManagementOverrides/v 1853569164FeatureManagementOverrides/v 156965516
Une fois activé, le Gestionnaire de périphériques ne reconnaît plus un contrôleur standard, mais un périphérique de stockage NVMe natif. Sur des charges lourdes, notamment lors de transferts de petits fichiers ou d’accès aléatoires (situations où Windows peut rencontrer des lenteurs), la différence pourrait être significative.
Risque associé
C’est ici que les choses se compliquent. Si Microsoft a désactivé cette fonction par défaut, ce n’est pas sans raison. Cela peut perturber des éléments essentiels.
Le principal problème ? L’identification matérielle. En modifiant le pilote, Windows change la façon dont il identifie votre SSD, le considérant alors comme un disque différent. Conséquence immédiate : vos logiciels de sauvegarde (Veeam, Acronis, ou même l’outil Windows) pourraient ne plus reconnaître le volume source. Si vous comptez sur des sauvegardes incrémentielles, elles échoueront toutes.
Plus inquiétant encore pour la sécurité : BitLocker. Le chiffrement de disque de Microsoft est conçu pour être très prudent. S’il détecte un changement dans la signature matérielle du disque de démarrage, il peut se verrouiller. Vous pourriez alors faire face à un écran de récupération au prochain redémarrage, cherchant désespérément votre clé de secours sur votre téléphone.
Enfin, vous perdriez l’accès aux outils de monitoring. Si vous aimez surveiller la santé de votre disque via les données S.M.A.R.T, vous devrez abandonner cette pratique. La plupart des utilitaires actuels ne peuvent pas encore interagir avec le nouveau pilote nvmedisk.sys. La gestion des ventilateurs basée sur la température du SSD pourrait également ne plus fonctionner.
Faut-il le faire ?
Alors, est-ce pertinent de le faire ? Pour votre PC de travail ou votre machine principale : absolument pas. Le risque de perdre l’accès à vos données ou de compromettre votre chaîne de sauvegarde est bien trop élevé par rapport au gain de fluidité, qui sera à peine perceptible en navigation web ou en bureautique.
En revanche, cette situation représente une excellente nouvelle pour l’avenir. Cela démontre que Microsoft commence à prendre au sérieux les problématiques liées au stockage. Cette architecture sera officiellement intégrée et testée dans une mise à jour future de Windows 11 (peut-être la 26H2 ou plus tard).
D’ici là, laissez les bêta-testeurs de Deskmodder faire leurs essais. À moins de disposer d’une machine de test et d’apprécier le risque, gardez votre registre intact. Votre SSD est déjà suffisamment rapide.
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