Vélo électrique : Fin des batteries au lithium, supercondensateurs hybrides arrivés !

Anod lancera en octobre 2025 le VAE Anod Hybrid 2, qui utilise un système de stockage d’énergie uniquement basé sur des supercondensateurs hybrides. Le tarif de ce vélo sera de 2.990 euros et la technologie S.A.F.E. promet une garantie de 10 ans avec jusqu’à 5.000 cycles de charge.

Une petite maison vendéenne pourrait bien transformer le secteur du vélo à assistance électrique. Anod, c’est son nom, prévoit de lancer en octobre 2025 un vélo à assistance électrique (VAE) dont la batterie ne sera plus au lithium, mais constituée de supercondensateurs hybrides. Sur le papier, la promesse est séduisante, car la technologie mise au point par Anod permet de bénéficier des avantages du lithium tout en éliminant ses inconvénients. Décryptage.

50 fois moins d’énergie pour des performances équivalentes

Depuis trois ans, Anod cherchait la solution pour abandonner les batteries au lithium, qui équipent 100 % des vélos électriques. C’est maintenant fait. Après son modèle Anod Hybrid qui utilisait des supercondensateurs en complément d’une petite batterie au lithium, l’Anod Hybrid 2 dispose d’un système de stockage d’énergie entièrement basé sur des supercondensateurs hybrides. De quoi s’agit-il ?

« D’un côté, les batteries au lithium stockent de grandes quantités d’énergie, se rechargent lentement et ont une durée de vie qui ne dépasse pas quelques années. De l’autre, il y a notre technique de supercondensateurs hybrides (appelée S.A.F.E.), qui nécessite 50 fois moins d’énergie pour des performances identiques, se recharge très rapidement et possède une durée de vie considérablement plus longue », explique Arnaud Malrin, président d’Anod, à 20 Minutes. En outre, selon le fabricant, la technologie S.A.F.E. élimine le problème de sécurité lié aux batteries lithium, à savoir « l’emballement chimique ».

Jusqu’à 100 km d’autonomie

« C’est un phénomène insidieux, une réaction incontrôlable qui, suite à une surcharge ou à un choc sur la batterie, peut provoquer un incendie », précise Arnaud Malrin. Bien qu’aucune statistique officielle sur ce type d’incidents ne soit disponible en France, 268 incidents de ce type auraient eu lieu aux États-Unis en 2023. À Londres, une batterie prend feu tous les deux jours… Ce qui soulève des préoccupations lorsqu’on stocke son vélo ou sa batterie dans son salon. « Nous ne sommes qu’au début de la prise de conscience », constate le patron d’Anod.

Avec le VAE Anod Hybrid 2, ces risques ne se présentent pas. Sans dévoiler les secrets de fabrication, Arnaud Malrin décrit sa technologie comme « un supercondensateur amélioré grâce au lithium ». Grâce au moteur à changement de vitesses automatique également développé par Anod, l’autonomie du nouveau modèle peut atteindre 100 km en mode Éco (50 km en mode Tour, et 35 km en mode Turbo). Ainsi, les performances sont équivalentes à celles d’un VAE à batterie lithium avec motorisation mécanique.

« Nous avons même un mode d’assistance plus puissant qu’un Bosch, permettant un démarrage en côte à 15 % sans problème, tout en consommant 50 % d’énergie en moins pour une utilisation similaire », ajoute l’entrepreneur de 33 ans. Comparé à l’Anod Hybrid lancé quelques mois plus tôt, les améliorations de l’Anod Hybrid 2 sont donc notables : le premier modèle, qui associe une petite batterie lithium de 76 Wh et des supercondensateurs, n’offrait qu’une autonomie de 15 à 30 km. De plus, l’un des avantages de la technologie S.A.F.E. est que le système de stockage de l’énergie du VAE peut se recharger via USB-C et peut fonctionner même par temps de gel.

Un concept de vélo à moins de 3.000 euros

Il ne reste plus qu’à tester le vélo et vérifier si les promesses sont tenues. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, l’Anod Hybrid 2 ne coûtera pas un bras, mais « seulement » 2.990 euros, un prix plutôt compétitif pour un vélo électrique, qui, de plus, est doté d’un système de courroie. « Concrètement, ce vélo est un démonstrateur », précise Arnaud Malrin, un véritable concept bike que le public pourra acquérir, tout en servant de vitrine pour la petite entreprise de Fontenay-le-Comte (85). L’entreprise ne vise d’ailleurs pas nécessairement à se positionner comme une marque de vélo, mais plutôt comme un fournisseur de solutions pour les mobilités douces.

« Nous voulons démontrer à nos futurs clients que cette technologie n’est pas à 10.000 euros, qu’elle peut être fabriquée en France et être rentable. Il y a une question de souveraineté importante à mes yeux », assure le président d’Anod. Celui-ci avoue que des négociations sont en cours avec d’autres fabricants de vélos qui devraient adopter la technologie S.A.F.E. dans les mois à venir.

À quel prix ces derniers vont-ils vendre leurs modèles ? Impossible de le savoir, mais pour l’acheteur, l’investissement dans un vélo à supercondensateurs hybrides pourrait avoir un avantage supplémentaire. Avec une garantie de 10 ans, la technologie S.A.F.E. promet jusqu’à 5.000 cycles de charge, contre environ 500 pour une batterie lithium. En conséquence, la valeur de revente d’un tel vélo ne se dépréciera pas de la même manière.

Anod ne compte pas s’arrêter là. À terme, l’entreprise envisage de développer S.A.F.E. pour des petites voitures électriques destinées à la ville. Pour Arnaud Malrin, « sur ce type de véhicule, cette technologie aura toute sa place ».