Trafic d’art: une statue de plus de 2000 ans quitte Bruxelles et retrouve son propriétaire italien
/600835f19978e227dfb6a3af.jpg)
L’objet du délit est la statue d’un homme en toge, un totagus, d’origine romaine et daté du Ier siècle av. J.-C. L’œuvre avait été volée en 2011 dans la capitale italienne puis mise en vente à Bruxelles. Ce mercredi, la direction générale de l’Inspection économique du SPF Economie a officiellement remis la statue aux autorités italiennes, représentées par le Comando Carabinieri Tutela Patrimonio Culturale.
Il s’agit du tout premier aboutissement d’une série d’enquêtes liées à des fraudes émaillant le marché de l’art, actuellement diligentées par l’Inspection économique sous l’égide des autorités judiciaires bruxelloises. L’Inspection économique se réjouit de pouvoir compter sur une collaboration belgo-italienne dans le but de contrer le phénomène de trafic d’objets culturels.
La statue avait été localisée dans une galerie d’antiquités bruxelloise. L’enquête a révélé que l’œuvre avait été déposée auprès de l’antiquaire en vue de sa vente par un ressortissant étranger connu des autorités italiennes.
« Dissimuler l’origine illicite d’une pièce archéologique porte fortement atteinte aux droits des consommateurs et constitue une infraction au Code de droit économique, éventuellement associée à d’autres préventions relevant du droit pénal commun », explique Chantal De Pauw, porte-parole du SPF Economie.
Le secteur de l’art bientôt concerné par une loi anti-blanchiment
L’opération s’inscrit en outre dans les missions de l’Inspection économique consistant à prévenir le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme ainsi qu’à assurer la protection des consommateurs contre les pratiques commerciales portant atteinte à leurs intérêts.
En plus de porter atteinte aux droits des consommateurs de bonne foi, trompés sur la nature ou l’origine des marchandises ainsi acquises, le trafic d’œuvres d’art contribue à l’étiolement de la culture mondiale. Ce faisant, il enrichit les groupes criminels actifs dans ce secteur illégal qui se trouve à la base de circuits de blanchiment de capitaux ou de financement du terrorisme.
« L’Inspection économique déploie de nombreux efforts pour tenter d’annihiler ces pratiques, conclut Chantal De Pauw. A cet égard, le secteur de l’art sera prochainement soumis au respect des mesures de prévention du blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme, édictées par la loi anti-blanchiment du 18 septembre 2017, dans un but de responsabilisation des acteurs du secteur confrontés à des pratiques suspectes ».