TikTok : Que se passe-t-il entre BodyMinute et la créatrice de contenu Laurène Lévy ?
Trois jours que l’année 2025 a commencé et nous assistons déjà à la première embrouille via vidéos interposées. Si vous êtes un ou une accro aux réseaux sociaux, vous êtes sûrement déjà passé devant le contenu de Laurène qui donne des conseils sur le monde du travail. Il y a deux ans, elle a raconté dans une vidéo ses expériences dans les salons d’esthétique BodyMinute. Avec sarcasme elle revient sur une discussion qu’elle a eue avec une esthéticienne, « Alors, qu’est-ce qu’on fait aujourd’hui ? Les jambes, les aisselles, intégrale le maillot ? Non, d’accord… C’est un choix. »
Courriers recommandés, huissiers…
Mais cette vidéo n’a pas du tout plu à la marque. Jean-Christophe David, le créateur de la marque clame que « c’est méchant, c’est une vidéo méprisante. Quand je vois une influenceuse qui se permet de critiquer des jeunes esthéticiennes… C’est dégueulasse. Même les écoles ont eu peur de la viralité de la vidéo ».
Quelques mois après la publication du contenu humoristique, Laulevy (le pseudo de Laurène Lévy) reçoit des messages privés sur Instagram de la part d’esthéticiennes de BodyMinute. Elles l’informent que leur entreprise demande aux employés de tout faire pour faire supprimer son compte TikTok et sa vidéo. Sans succès puisque à ce jour, la vidéo est toujours disponible. BodyMinute décide d’aller plus loin et envoit plusieurs courriers adressés à l’employeur de la créatrice de contenu pour lui demander de lui faire supprimer sa vidéo. « Ils pensaient que mon employeur m’avait commandité de faire cette vidéo, parce qu’on travaillerait avec des marques concurrentes », explique-t-elle.
BodyMinute ne s’arrête pas là et fait venir des huissiers sur le lieu de travail de Laurène Lévy pour fouiller les ordinateurs et trouver des preuves de malhonnêtetés. Sans succès, d’après la vidéaste. L’histoire ne s’arrête toujours pas là : la marque a décidé de mettre en demeure la jeune femme, « mais si madame Lévy retire sa vidéo humoristique je promets de supprimer ma plainte », jure Jean-Christophe David.
« Elle m’a créé un trauma pour toute la vie »
L’histoire ne s’arrête pas (non plus) à la plainte, puisque BodyMinute a décidé de s’en prendre directement à l’influenceuse sur son compte TikTok en la surnommant « Laurène la haine ». Le big boss de la marque explique qu’il a décidé de sortir cette vidéo par ras-le-bol : « Cela fait deux ans que j’ai investi pour qu’on arrête de nous parler de cette histoire et que la vidéo de Laurène Lévy ne remonte plus quand on cherche BodyMinute sur les réseaux. J’ai essayé de la bouger sur son terrain de jeu à elle. »
Mais cette vidéo fait beaucoup parler, l’embrouille est en tendance sur le réseau chinois. « BodyMinute ne se rend pas compte à quel point son image de marque est dégradée. Voilà pourquoi avoir un service de communication compétent, c’est important. Je pense que l’histoire de BodyMinute et de Laurène va faire le tour des écoles de commerce », affirme Aka Chanyy. « BodyMinute, vous pouvez arrêter de harceler Laurène ? », lance Sindy Avecuns qui en profite pour partager son expérience dans leurs salons d’esthétique, « Votre esthéticienne m’a dit, « on fait la moustache ? » J’ai dit, « bah non ». Elle m’a dit, « vous êtes sûre ? » Et elle m’a créé un trauma pour toute la vie », se souvient la créatrice de contenu.
Dans sa vidéo, BodyMinute donne rendez-vous à Laulevy le 16 janvier devant la justice. « J’ai tous les syndicats de l’esthétisme qui sont avec moi, mais j’ai peur du retentissement de cette histoire sur les jeunes femmes qui voulaient faire ce métier », souffle le PDG de BodyMinute.