Test du vélo électrique Moustache, le moins cher : que demander de plus ?

Le Moustache Samedi 28.1 a un prix de 1 099 €. L’autonomie annoncée de ce modèle est de 97 km.

Les derniers vélos électriques de chez Moustache Bikes affichent des capacités, des performances et un équipement séduisants. Cependant, leurs prix peuvent rebuter certains clients avec un budget limité. Il est à noter que la marque vosgienne a conservé une version de son Samedi 28 pour proposer un accès à 2000 euros.

Bien qu’il ne dispose pas d’une batterie intégrée, ni du dernier système Bosch connecté, ni d’une grande capacité énergétique, cela ne le classe pas comme un VAE au rabais. En effet, il est équipé d’un moteur central Bosch, d’une transmission Shimano à 9 vitesses, et du fameux guidon en M qui caractérise Moustache.

Ces compromis et ces caractéristiques se vérifient-ils en conditions réelles ? Frandroid a testé le Samedi 28.1 sur plus de 100 kilomètres, voici notre bilan.

Fiche technique

Ce test a été réalisé à partir d’un modèle prêté par la marque.

Un look classique, mais pas dépassé

Connaissant les versions actuelles des Lundi 27, Mardi 27 ou Samedi 28, il est surprenant de voir un vélo électrique dont le cadre n’intègre pas la batterie. Toutefois, le design du 28.1 est intemporel et élégant, et la batterie fixée au cadre n’est pas inesthétique.

De plus, le poids est relativement faible grâce à des tubes plus fins. Ainsi, on dépasse à peine les 22 kg, contre 25 kg pour le Samedi 28.2 ou le Lundi 27.1. On retrouve également le guidon en M, qui assure une posture de conduite droite. Le cadre est proposé dans sa version « Open », ou semi-ouverte, facilitant l’enjambement. Un modèle haut est également disponible mais à un tarif plus élevé avec une grande batterie.

Un équipement complet

Le prix n’entraîne pas une réduction de l’équipement. Moustache conserve les garde-boues en aluminium, la béquille ainsi qu’un porte-bagages arrière aux fixations latérales QL3. L’éclairage avant Axa de 30 lux et le feu arrière sont alimentés par la batterie, mais il n’y a pas de feu-stop.

Une seule console et… deux applis

Le Samedi 28.1 est un vélo électrique qui possède déjà quelques années. Son système Bosch n’est donc pas connecté au Smart System, contrairement à de nombreux VAE récemment testés.

Ce modèle intègre un grand écran. Le Purion est imposant, avec des caractères bien lisibles et doté d’un rétroéclairage en cas de faible luminosité.

L’affichage de la vitesse avec décimale est large, et il surplombe le nom du niveau d’assistance (Eco, Tour, Sport et Boost). En appuyant sur le gros bouton du bas, il est possible de faire défiler plusieurs informations : distance parcourue, distance totale et autonomie estimée en kilomètres. Le bouton supérieur sert à allumer l’éclairage, tandis qu’un troisième bouton active le mode marche situé sous l’écran.

Une jauge de batterie floue

La jauge de batterie varie selon le mode sélectionné et s’adapte aux conditions de trajet. Par exemple, il est possible de voir 40 km restants en débutant en montée, puis 45 km quelques minutes plus tard sur du plat ! La jauge de batterie au bas de l’écran est représentée par 5 segments, soit 20 % chacun.

Cependant, la consommation n’est pas toujours précise : elle peut ralentir puis s’accélérer. Lors d’un parcours de 40 km, une seconde barre de la jauge est disparue (soit 59 %), tandis que les deux barres restantes se sont évaporées en 25 km, et la dernière en quelques kilomètres. Il est donc possible d’être surpris par une perte d’assistance avant d’arriver à destination, un phénomène rare chez nos testeurs.

Un moteur agréable

Comme la plupart des vélos électriques de la marque, le Moustache Samedi 28.1 utilise le moteur Bosch pour l’assistance. Étant donné le prix, c’est naturellement le moteur Active Line le plus accessible qui est installé ici, en position centrale, ce qui est un atout. Bien qu’il soit assez volumineux sur le cadre, son utilisation est très agréable, offrant une assistance aussi progressive et naturelle que les Performance Line.

Le moteur fonctionne silencieusement et se montre énergique sur le plat. Le couple est limité à 40 Nm, ce qui ne permet pas d’atteindre 25 km/h sur des pentes raides, ce qui est attendu.

Bien que l’expérience soit plaisante, elle est légèrement entachée par la transmission Shimano Altus, dont certaines vitesses ne se gèrent pas bien sur notre modèle. Malgré tout, le dérailleur reste de bonne qualité, mais semble un peu fatigué après plusieurs essais. Néanmoins, les 9 vitesses offrent une bonne marge d’utilisation pour affronter les montées et descentes avec une cadence convenable.

Les freins, des Alhonga, sont hydrauliques, mais ne sont pas à la hauteur des Shimano MT200. Ils manquent de mordant et peuvent bloquer la roue arrière de manière plus brutale.

Confort en demi-teinte, mais des pneus références

Au niveau du confort, il faut distinguer entre la posture et l’amortissement. La position est droite grâce à un guidon plus élevé que la selle. Bien assis, on peut parcourir de courtes distances sur le bitume sans douleur. Cependant, sur des surfaces abîmées, le Moustache Samedi 28.1 vibre et rebondit fortement, en dépit de la fourche suspendue.

Dans l’ensemble, il est conseillé d’éviter les pavés et les chemins accidentés si on veut protéger son dos. Le comportement reste néanmoins sain, et les pneus Schwalbe Road Cruiser lui garantissent une excellente adhérence, même par temps de pluie forte.

Appétit d’oiseau pour le Moustache Samedi 28.1

Avec une batterie de 400 Wh, l’autonomie n’est pas des plus impressionnantes sur le papier. Moustache annonce un chiffre optimiste de 108 km, établi sur le mode éco le plus économique. Nous avons pris le contre-pied en nous déplaçant en mode maximal « Turbo ». Il est surprenant de pouvoir parcourir autant de distance avec une si faible consommation !

Nous avons enregistré 73,5 km avant la perte d’assistance, soit une consommation remarquable de 5,4 Wh/km. Il s’agit de la plus basse consommation moyenne d’un vélo électrique que nous avons mesurée sur notre parcours habituel ! À noter que les conditions étaient favorables, avec une température d’environ 20°C et un temps sec.

Une recharge un peu longue

La recharge, relayée par une intensité de 2A (72 W), prend plus de 6h30. Ce temps correspond à un plein d’énergie, car on atteint les 80 % après 4h, ce qui correspond plus à une utilisation quotidienne.

Un point positif est que la recharge est possible à la fois sur le vélo et sur la batterie retirée. Le format assez compact facilite son transport dans un sac. Cependant, son poids de 2,5 kg n’est pas le meilleur en rapport poids/énergie.

Prix plancher, disponibilité limitée

Le prix reste sans doute l’élément le plus attrayant pour les clients souhaitant choisir la marque vosgienne. Le Moustache Samedi 28.1 est encore proposé à un prix de 1 999 euros, conservant ainsi une offre d’entrée de gamme.

Cela représente au moins 400 euros de moins que la génération suivante, qui débute avec le Samedi 28.3. La version avec une batterie de 500 Wh est à 2 099 euros, tandis que le cadre haut « Standard » est disponible en 4 tailles de S à XL, alors que le modèle bas Open couvre les tailles de S à L.

En tout cas, c’est le catalogue actuel lors de notre essai. Puisque Moustache vient de mettre à jour son offre, le Samedi 28.1 semble être en train de disparaître avec l’introduction des nouveaux modèles Moustache Xroad et Mardi 27, bouleversant également la gamme Samedi 28. De ce fait, seuls les modèles « ES » à 2 499 euros et 28.4 à 2 899 euros semblent être encore proposés.

Bien qu’il ne soit plus affiché officiellement sur le site, le Moustache Samedi 28.1 demeure en stock chez de nombreux revendeurs (environ 350 points en France) et en version reconditionnée. Il est possible d’essayer le modèle avant de l’acheter. À noter que l’assemblage s’effectue dans l’usine de Thaon-les-Vosges, comme pour tous les autres vélos électriques de la marque.

La garantie est de 5 ans pour le cadre, et de 2 ans pour l’assistance électrique Bosch (moteur, batterie et écran). À préciser que Bosch garantit une capacité supérieure à 70 % après 2 ans ou 500 cycles de charge.